- Accueil
- Lutte ouvrière n°2360
- Loi Hamon : Les patrons hurlent avant d'avoir mal
Leur société
Loi Hamon : Les patrons hurlent avant d'avoir mal
Mercredi 16 octobre, la commission des lois du Sénat a adopté le projet de loi du ministre Benoît Hamon sur l'économie sociale et solidaire. Certains articles prévoient, pour les patrons des entreprises de moins de 250 salariés, l'obligation d'informer ces derniers deux mois avant la cession de leur entreprise pour leur laisser le temps de préparer eux-mêmes une offre de reprise. Le ministre prétend éviter ainsi la disparition chaque année de 50 000 à 60 000 emplois dans la fermeture d'entreprises qui, paraît-il, seraient viables.
Ne proposer comme porte de sortie à des travailleurs sur le point d'être licenciés que la reprise d'une entreprise, il n'y a pas là de quoi faire frémir le patronat ni, sauf exception, de quoi régler les problèmes des salariés.
Mais même si le rapporteur de la loi a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas « d'atteinte au droit de propriété », même si les représentants des patrons, et en particulier ceux du Medef, savent pertinemment qu'ils n'ont rien à craindre d'un gouvernement tout à leur service, l'occasion était trop belle de rameuter leurs troupes. Ils sont donc partis en campagne pour défendre leur droit à être seul maître à bord, au nom de la « confidentialité » qui est « essentielle et capitale à la construction d'une transaction ».
La confidentialité, c'est le secret des affaires. Elle permet aux patrons de décider de fermer une usine, de licencier des centaines, voire des milliers de travailleurs sans qu'aucun des intéressés n'ait voix au chapitre. Elle leur permet de toucher des milliards de crédit compétitivité emploi ou de crédit d'impôt recherche, sans rendre compte de leur usage, ni aux salariés ni aux consommateurs.
Cinéma mis à part, cette opposition des patrons montre une fois de plus l'importance du secret pour préserver leur système, quoi qu'il en coûte à la population.