Pour financer les travaux du Grand Paris, incluant la construction de 72 nouvelles gares, le Stif (Service des transports d'Ile-de-France) prévoirait une augmentation de 3 % par an pendant 12 ans. À ce rythme-là, deux fois plus élevé que l'inflation actuelle, il faudrait débourser en 2025 presque 93 euros par mois pour avoir accès aux deux zones du passe Navigo, au lieu de 65,10 euros actuellement, et environ 160 euros pour cinq zones, au lieu de 113,20 euros. Cette hausse pourrait même être plus élevée encore du fait de l'augmentation de la TVA sur les transports en commun, qui devrait passer en 2014 de 7 % à 10 %.

Le coût du transport pour aller au travail est déjà élevé et en augmentation constante pour les quatre millions de Franciliens qui utilisent les transports en commun. Selon une enquête de Technologia, un cabinet d'experts des risques liés au travail, 20 % d'entre eux cumulent les transports en commun et la voiture, ce qui alourdit encore la note, du fait de la hausse du carburant et des frais de parking.

Il est de bon ton de faire la morale à la population francilienne et de lui reprocher d'être responsable des embouteillages monstres qui paralysent chaque jour la capitale. Mais ce n'est pas sa faute si elle doit chercher un logement toujours plus loin du lieu de travail. Et en tout cas, ce n'est pas cette initiative du Stif qui l'incitera à prendre davantage les transports en commun.