Hutchinson, Chalette-sur-Loing (Loiret) : Compétitivité, flexibilité, licenciements... Ça commence à bien faire !23/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2360.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hutchinson, Chalette-sur-Loing (Loiret) : Compétitivité, flexibilité, licenciements... Ça commence à bien faire !

Avec près de 1 400 travailleurs dans ses deux usines de la banlieue de Montargis, Hutchinson est le principal employeur industriel de l'agglomération. Mais année après année, les effectifs fondent suite au non-remplacement des départs en retraite, et aussi parce que la direction pousse vers la porte pour inaptitude des travailleurs qui se sont usés à l'usine au point d'y laisser leur santé. Ces départs « à l'amiable » sont bel et bien des licenciements déguisés.

Depuis longtemps déjà, la direction invoque une baisse de l'activité. Et c'est vrai que dans des secteurs, il y a moins de travail... du moins la semaine ! Car dans le même temps, régulièrement des volontaires sont demandés pour travailler les samedis, les week-ends ou en heures supplémentaires. Il n'y a donc pas un manque de travail comme le prétend la direction, mais plutôt une volonté de nous faire travailler comme bon lui semble, flexibles et corvéables à volonté. Le comble de la flexibilité, c'est la centaine d'intérimaires qui travaillent souvent depuis des années, et qui servent de variables d'ajustement selon les aléas de la production.

« L'usine va mal, il n'y a pas de travail », serine la direction à longueur de temps. Même s'il s'avérait que la production a diminué, cela n'a pas empêché Hutchinson de reverser l'année passée 300 millions d'euros de profits à Total, qui pour sa part a réalisé 12,5 milliards de bénéfices, chiffre constant depuis des années malgré la crise. Les licenciements d'un côté, la flexibilité et l'augmentation des cadences de l'autre, c'est ce qui permet aux actionnaires d'augmenter leurs dividendes quoi qu'il arrive.

L'entreprise a généreusement versé, en septembre dernier, 80 euros brut à chaque travailleur, au titre du « partage des profits » ! Dans l'usine d'Amilly, elle aussi située dans la banlieue de Montargis, les 269 travailleurs subissent du chômage partiel avec baisse des salaires : 40 jours annoncés jusqu'à avril. À cela s'ajoute un plan de 40 départs « volontaires » qui touche cette usine. La direction sachant les travailleurs inquiets, a proposé des réunions pour combattre le stress !

Il est plus que temps maintenant que le stress gagne enfin les patrons, suffisamment pour arrêter les licenciements, embaucher les intérimaires, baisser les cadences et augmenter les salaires.

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