La situation des trois millions et demi de mal-logés dans le pays ne cesse de se dégrader : impossibilité pour les jeunes d'avoir accès au logement, montant effarant des loyers, même pour des appartements minuscules sinon insalubres. Même le logement d'urgence ne répond plus aux trois quarts des demandes. Le nombre de constructions reste tout à fait incapable de répondre à la demande, l'objectif officiel ayant même été réduit de 150 000 à 100 000 par an.

La loi Duflot présentée en septembre au Parlement a surtout consisté en des cadeaux aux investisseurs sans rien imposer aux promoteurs-constructeurs et aux propriétaires. Le fonds d'urgence créé à la rentrée 2013 permet aux grands bailleurs comme la CNP ou BNP Paribas de recevoir, en plus des aides directes de la Caisse des Dépôts, des avantages multiples comme une exonération de la taxe foncière tout en construisant des logements dits intermédiaires dont les loyers sont inaccessibles au plus grand nombre.

La pénurie de logements permet aux capitalistes de l'immobilier d'engranger d'énormes profits grâce à des loyers scandaleux tandis que les investissements de l'État dans le logement social ont été divisés par deux en dix ans.

Et cela, alors qu'il serait urgent et nécessaire, dans un premier temps, de réquisitionner tous les biens inoccupés qui appartiennent à des grands groupes comme la CNP ou AXA. Il serait indispensable que l'État lance une politique de grands travaux, un plan de construction de tous les logements manquants à prix coûtant, seule solution pour sortir de la situation de pénurie tout en créant des emplois pour des centaines de milliers de chômeurs.