Campagne patronale pour les plans de compétitivité : À bas le chantage23/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2360.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Campagne patronale pour les plans de compétitivité : À bas le chantage

On assiste actuellement à une campagne intensive qui vise à justifier les reculs imposés à l'ensemble de la classe ouvrière. On ne peut pas ouvrir un journal, la télé ou la radio, sans avoir droit à des discours sur la nécessité pour les travailleurs d'accepter les sacrifices afin de maintenir les emplois. Derrière cette propagande éhontée se cachent les mensonges patronaux.

Dans le journal télévisé de France 2 du 21 octobre, les accords imposés dans de nombreuses entreprises étaient présentés comme des accords « donnant-donnant » pour les travailleurs, puisque censés sauver des emplois. Et tous les exemples présentés lors de ce journal montraient l'escroquerie de cette propagande. Étaient cités entre autres, Plastic Omnium, Sanofi et PSA. Eh bien qu'on en juge plutôt.

Plastic Omnium a exigé cette année des 1 100 travail-leurs de ses sites en Ardèche, la suppression de trois jours de RTT, le gel des salaires... et 90 licenciements. Ce n'était pas dans une situation difficile puisqu'il a vu son chiffre d'affaires augmenter de plus de 11 % en 2012 et que cette hausse se poursuit en 2013. Autre entreprise citée comme exemple, Sanofi. Ce laboratoire a emmagasiné 40 milliards de bénéfices en cinq ans, tout en imposant une forme de mobilité forcée aux salariés et en supprimant des centaines d'emplois cette année. Quant à PSA, il est tout de même singulier de présenter ce groupe comme soucieux de maintenir des emplois, alors qu'il a décidé la fermeture de l'usine d'Aulnay et la suppression de 1 400 emplois dans celle de Rennes. L'accord qu'il voudrait imposer dans ses usines ne comporte que des sacrifices pour les travailleurs. Il prévoit le gel des salaires pendant trois ans, la mobilité forcée, des heures supplémentaires imposées et moins payées, des journées de travail à rallonge. En échange, la direction se contente de promettre de produire 930 000 véhicules en 2014 – du moins si le marché est jugé suffisant –, soit moins qu'en 2013 (1,1 million) et même moitié moins qu'en 2005 (1,8 million). Concernant les emplois, PSA ne s'engage aucunement à les maintenir. La direction annonce déjà qu'une ligne de production pourrait être fermée à Poissy.

Ces accords sont tout simplement perdants-perdants pour les travailleurs. Cela est si vrai que les laudateurs de cette campagne n'ont pas de mots assez durs contre les travailleurs et les représentants syndicaux qui s'opposent à ces accords. Ils n'hésitent pas à évoquer avec enthousiasme la « révolution culturelle » que seraient ces négociations aboutissant à la signature de tels accords. Le quotidien Les Échos, plus réaliste, titrait cyniquement un article sur le sujet : « Le nouveau dialogue social : le sens du sacrifice. » Cela avait au moins le mérite de la franchise car il s'agit bien de faire accepter des reculs importants aux travailleurs.

La course à la compétitivité ne profite qu'aux capitalistes et aux actionnaires. Les travailleurs n'ont aucun intérêt ni à une lutte acharnée pour conquérir des parts de marché, ni à être mis en concurrence les uns avec les autres. Le seul moyen de défendre leurs intérêts, leurs emplois et leur niveau de vie, c'est au contraire de s'unir contre leurs ennemis.

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