Calaire-Chimie, Calais : Les patrons sabordent les usines23/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2360.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Calaire-Chimie, Calais : Les patrons sabordent les usines

Les 197 travailleurs de l'usine de Calaire-Chimie (composants pharmaceutiques) sont menacés de licenciements. Depuis sa privatisation en 1996, l'usine a appartenu successivement au groupe belge Tessenderlo, puis à la holding ICIG. Aujourd'hui, la direction prétend qu'elle perd un million d'euros par mois et l'entreprise est placée en redressement judiciaire.

On sait ce que vaut ce genre de chiffres : cela fait des mois que la direction, abritée derrière des lois protégeant le secret commercial, a eu tout le loisir d'organiser cette fermeture en présentant des comptes catastrophiques. Dos au mur, les salariés tentent de sauver leur emploi.

Certains d'entre eux étaient tentés par le projet d'une SCOP, une coopérative ouvrière, qui aurait pu peut-être préserver 117 emplois, au moins durant un temps. Les politiciens ont fait semblant de se porter à leur secours. La maire UMP de Calais, Natacha Bouchart, a voulu se donner le beau rôle, en proposant de prendre sur le budget municipal un million d'euros pour payer aux travailleurs leur salaire de novembre, ce qui leur aurait laissé au moins le temps de monter leur projet de SCOP. Tous les politiciens, de droite comme de gauche, ont proposé d'utiliser un peu d'argent public pour donner l'impression, surtout avant des élections, qu'ils font quelque chose pour les travailleurs.

Mardi 22 octobre, le tribunal de commerce a désigné comme repreneur le groupe concurrent Axyntis. Mais cette décision implique que seuls 80 emplois seraient conservés avec des pertes de salaires et de vagues promesses d'en reprendre 40 de plus dans des délais indéterminés. Les salariés savent que les conditions de sécurité et de travail seront aggravées, vu celles qui sont infligées aux ouvriers de l'usine Axyntis de Calais.

Cette décision indigne les travailleurs qui comptent sur leur mobilisation pour garder leur emploi ou du moins pour faire payer aux patrons le maximum d'indemnités de licenciement, alors même que seul le minimum légal est prévu.

Ils ont répondu à l'appel à la grève, lancé par FO dès le lundi 21 octobre, puis par la CGT le mardi après-midi. Pour attirer l'attention des médias et des autorités politiques, ils ont placé des bonbonnes de gaz devant l'entrée, à l'image des travailleurs de l'imprimerie VG Goossens de Marcq-en-Baroeul.

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