Technicolor – Rennes : Débrayages sur les salaires12/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2341.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Technicolor – Rennes : Débrayages sur les salaires

À Technicolor Rennes, la politique salariale de la direction ne passe plus. Depuis une semaine, plusieurs débrayages ont eu lieu, rassemblant à chaque fois près d'une centaine de salariés sur les 500 que compte le centre.

Cette année encore, la direction propose une enveloppe si maigre qu'elle signifie, pour les deux tiers du personnel, un blocage des salaires. Cela avait déjà été le cas l'an dernier. La direction avait alors expliqué qu'elle préférait, vu la maigreur de l'enveloppe, réserver les augmentations à quelques-uns de façon à pouvoir quand même distribuer des augmentations significatives. Les autres ayant un zéro pointé.

Elle remet donc ça cette année, qualifiant sa politique de « discriminante ». Cette politique, cherchant grossièrement à opposer quelques dizaines de salariés recevant « généreusement » quelques pour cent d'augmentation à la majorité des autres, a eu pour principal effet d'énerver tout le monde. D'autant plus que dans le même temps, des membres de la direction du groupe s'octroient des 30 %, 70 %, voire plus d'augmentation, avec des enveloppes de plusieurs millions d'euros. On parle de plusieurs dizaines de millions d'euros pour les 200 principaux cadres du groupe. Quant au PDG, sa rémunération serait en hausse de près d'un million d'euros, passant au total à près de trois millions d'euros.

Technicolor continue d'être une bonne affaire pour les banques qui, cette année, toucheront 250 millions d'euros de remboursement anticipé de la dette. Et, logiquement, le PDG et ses comparses touchent leur part de butin. Mais cela se fait au prix d'une politique de démantèlement du groupe et de casse de l'emploi. Technicolor (ex-Thomson) n'a cessé de voir fondre ses effectifs depuis des années, passant en dix ans de 60 000 à 15 000 employés dans le monde, dont un millier en France. L'an dernier, c'était la fermeture de l'usine d'Angers (350 emplois) et la suppression de plus de 150 emplois à Rennes. Cette année, c'est la partition en deux filiales du centre de Rennes, avec peut-être la vente de l'une d'entre elles d'ici à la fin de l'année.

Alors ceux qui relèvent la tête en décidant de s'opposer à la politique de la direction en lui disant « ça suffit » ont mille fois raison de le faire. Ils ouvrent la voie à tous les autres.

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