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Leur société
Sécurité sociale : Les patrons creusent le trou
Le déficit de la Sécurité sociale avait atteint en 2010 un sommet historique avec 23,9 milliards d'euros. C'était la conséquence de l'aggravation de la crise depuis 2008, de l'augmentation du chômage et de la pression sur les salaires, qui se sont traduites par la baisse des rentrées de cotisations, qui constituent l'essentiel des recettes de la Sécurité sociale.
Si ce déficit s'est réduit en 2011 et 2012 et si, comme l'écrit la presse, la situation du budget de la Sécurité sociale a connu un mieux, ce n'est pas parce que la situation des travailleurs s'est améliorée, mais c'est en raison d'une accumulation de mesures d'austérité qui n'ont pu que l'aggraver.
Il y a eu, sous Sarkozy, les baisses de remboursement de soins, l'augmentation de la CSG sur les salaires, l'augmentation du taux des cotisations vieillesse, la réforme des retraites, etc. Depuis son élection, Hollande a reconduit toutes les mesures d'austérité de son prédécesseur, en y ajoutant les siennes. Il y a eu l'instauration d'un prélèvement de 0,3 % sur les pensions de retraite, le relèvement des cotisations maladie des travailleurs indépendants, de nouvelles économies sur les dépenses de santé. Et la réforme des retraites annoncée se traduira, comme celle de Sarkozy, par plus de cotisations et moins de prestations.
Mais, avec l'approfondissement de la crise et l'explosion du chômage, les rentrées de cotisations de la Sécurité sociale ont continué à s'effondrer et, « après deux années de progrès, le déficit de la Sécurité sociale se creuse à nouveau », déplore le journal Les Échos. Les mesures des gouvernements de Sarkozy et de Hollande, consistant à prendre dans la poche des travailleurs, mais aussi des retraités, des malades, etc., de quoi combler le trou creusé dans le budget de la Sécurité sociale par la crise, n'ont rien réglé. Comment l'auraient-elles pu ? Car cela revient à s'en prendre, non aux responsables de la crise, mais à ses victimes.
Les responsables du chômage, et donc des déficits des comptes sociaux, ce ne sont pas les travailleurs, les retraités, les malades, comme veulent le faire croire les gouvernements, de gauche comme de droite. Et ce n'est même pas la crise, comme l'écrivent aujourd'hui les journaux. La crise a bon dos. Car ce sont les patrons, les Peugeot, les Michelin, les Renault, etc., ces patrons petits ou grands qui, avec la complicité des gouvernements, vident les caisses de la Sécurité sociale à coups de plans de licenciements. C'est à eux et à leurs actionnaires qu'il faut s'en prendre. En commençant par l'interdiction des licenciements : c'est la seule façon d'inverser la courbe du chômage et des déficits des comptes sociaux.