Avec 1 650 naissances et 1 200 interruptions volontaires de grossesse par an, la maternité des Lilas remplit un rôle très utile dans le département de Seine-Saint-Denis. Elle existe depuis cinquante ans. Or, les locaux étant devenus vétustes et inadaptés, la reconstruction en avait été actée en février 2009, dans le cadre du plan Hôpital 2012 de la ministre Bachelot. Mais en janvier 2011 Claude Evin, directeur de l'ARS, suspendait cette décision, suscitant de fortes protestations.

Finalement en décembre 2011, l'ARS proposait un adossement au groupe hospitalier Diaconesses-Croix-Saint-Simon, que la maternité des Lilas acceptait sous réserve du maintien de toutes ses activités médicales, notamment l'IVG. Une convention cadre était signée. Dès lors, plus rien ne semblait s'opposer à la reconstruction aux Lilas sur le site d'une ancienne usine, la mairie s'engageant même financièrement.

Et patatras ! Voilà que, bien que le 8 mars 2012 François Hollande ait déclaré son intention de venir à l'inauguration de la nouvelle maternité, tous les engagements s'envolent brutalement, alors que le PS est maintenant au pouvoir. En effet, par une lettre du 2 juin, l'ARS a prévenu le conseil d'administration de l'association Naissance (nouveau nom de la maternité décidé par l'ARS) que le projet de reconstruction est définitivement abandonné pour des raisons financières. Selon Claude Evin, il manque 18 millions, qu'il faudrait emprunter aux banques, et l'ARS serait incapable de se porter caution pour une telle somme !

Devant ce nouveau retournement, la colère est grande parmi le personnel de la maternité. Le docteur Marie-Laure Brival, chef de service de la maternité et présidente du collectif de soutien, a proposé d'adresser une lettre ouverte à l'actuelle ministre de la Santé et au président de la République, ce qui a été adopté à la réunion du 6 juin. Par ailleurs des actions et manifestations sont envisagées pour obliger l'ARS à revenir à ce qui avait été acté, dont une manifestation à Paris le 15 juin avec d'autres maternités en danger.

Lutte Ouvrière, par la présence d'Arlette Laguiller à la réunion du collectif, a assuré le personnel de la maternité des Lilas de son soutien. La maternité ne doit pas fermer, elle doit continuer sur le nouveau terrain prévu à cet effet et où des fonds publics ont déjà été engagés.