Retraites : La mascarade de la Conférence sociale12/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2341.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : La mascarade de la Conférence sociale

C'est vendredi 14 juin que Yannick Moreau, l'ancienne présidente du Conseil d'orientation des retraites, doit remettre au Premier ministre son rapport sur les « pistes » que devrait emprunter la prochaine réforme des retraites. Mais, en attendant, le chemin est déjà tout tracé, en vertu de ce qui est désormais une rengaine : « Puisqu'on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps. »

Les commentateurs distillent les mesures que le gouvernement pourrait prendre : allongement de la durée de cotisation, augmentation de l'âge légal de départ, désindexation du montant des pensions par rapport à l'inflation, hausse de la CSG, suppression de l'abattement de 10 % pour le calcul de l'impôt des retraités, etc. L'idée étant d'essayer de faire croire que, quelle que soit la méthode, la nouvelle attaque contre les retraites est inéluctable, qu'on ne peut pas y échapper et que ce sont les salariés qui doivent payer.

À cette campagne sur la nécessité de la réforme, qui reprend les mêmes arguments que ceux de la droite en son temps lors des réformes de 2003 et 2010, s'en ajoute une autre, « de gauche ». Elle consiste à faire croire que c'est au nom de la « justice » et en vertu de « l'équité » que les nouvelles attaques se préparent. Ainsi, ce serait au nom de l'égalité des règles entre public et privé que se préparerait pour les salariés de la fonction publique un nouveau mode de calcul qui fera baisser le montant de leur pension.

Les arguments sont donc prêts pour la Conférence sociale des 20 et 21 juin, pour ce « dialogue » – si cher au gouvernement socialiste – entre patronat et confédérations syndicales sous l'égide du président de la République et du Premier ministre.

La même manœuvre est donc annoncée que lors de la conférence qui, en 2012, a permis, après « dialogue » entre patronat et syndicats, le vote de la loi dite de sécurisation de l'emploi, qui a généralisé la précarité et la flexibilité du travail. Le calendrier est même fixé. Le gouvernement a promis aux syndicats de leur donner un texte de proposition de loi de réforme à la fin du mois d'août, puis que la loi serait présentée en Conseil des ministres au mois de septembre, afin qu'elle puisse être votée par le Parlement avant la fin de l'année.

Les confédérations syndicales acceptent toutes de participer à la mascarade de la Conférence sociale. Tout juste l'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC et CFE-CGC de la fonction publique proteste-t-elle en disant qu'elle n'acceptera aucun recul et promet pour cela une journée de grève en... octobre !

Il faut s'en souvenir : quand en 1995 Juppé a tenté de s'attaquer à la retraite des fonctionnaires, ce n'est pas le « dialogue » qui l'a contraint à mettre son projet dans sa poche, mais la riposte des travailleurs par la grève et de puissantes manifestations. C'est une telle riposte, un tel mouvement général qu'il faut préparer.

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