Barbès-Paris 18e : Vaste rafle policière12/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2341.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Barbès-Paris 18e : Vaste rafle policière

Jeudi 6 juin après-midi, le ministère de l'Intérieur de Manuel Valls a fait procéder à une vaste rafle au faciès dans les quartiers parisiens de Barbès, la Goutte d'Or, Château-Rouge, habités par de nombreux étrangers originaires d'Afrique.

Plusieurs personnes présentes ou embarquées ont témoigné de l'ampleur de cette rafle. Pendant plus de deux heures ces quartiers ont été bouclés par des centaines de policiers arrivés avec des dizaines de véhicules, les gens ne pouvant plus y entrer ou en sortir sans être contrôlés.

À l'intérieur du bouclage, des policiers équipés en robocops patrouillaient et interpellaient au faciès. Chaque personne trouvée sans justificatif d'identité était ramenée boulevard Barbès, où stationnaient les bus à destination du commissariat-dépôt de la rue de Clignancourt. Vers 16 h 20, avant la sortie des écoles, les CRS ont levé les barrages, mais des groupes de policiers habillés en civil et même camouflés en rasta ou prenant l'allure d'immigrés aux vêtements usés ont pris le relais, pour poursuivre les contrôles sur les personnes sorties alors des immeubles. Ainsi piégées, elles étaient alors conduites menottées aux bus.

Au commissariat, après un nouveau tri, certaines étaient libérées, mais des dizaines ont été embarquées vers des centres de rétention administrative. Dans celui de Vincennes, une quarantaine de personnes ont été emprisonnées en vue d'une expulsion.

De vieux habitants du quartier disent n'avoir plus vu de telles rafles depuis la guerre d'Algérie ! Comme sous Sarkozy, rafles et expulsions se poursuivent, mais loin des caméras. En 2012, le chiffre record de 36 822 étrangers expulsés est à mettre à parité au « tableau de chasse » de Valls et de son prédécesseur Claude Guéant. En 2013, Valls ambitionne-t-il de faire mieux ?

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