Guéant : L'ex-chef de la police au rapport12/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2341.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Guéant : L'ex-chef de la police au rapport

Un rapport des Inspections générales de l'administration et de la police, commandé par le gouvernement, a révélé que l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant avait bien bénéficié, entre 2002 et 2004, quand il n'était que directeur de cabinet de Sarkozy, de fonds en espèces originellement destinés aux opérations de police. Des versements « de l'ordre de 10 000 euros mensuels » auraient ainsi été apportés à son bureau, pour un montant total de 250 000 euros environ. Financement personnel ? Financement politique ? Prime pour des collaborateurs « méritants » ? Les hypothèses ne manquent pas mais, même dans ce dernier cas de figure, ce genre de pratiques était officiellement interdit depuis le début de l'année 2002. Cet argent discret ne devait servir qu'au montage d'opérations de police, et non pour récompenser les fonctionnaires par une prime en liquide échappant au fisc. Guéant ne pouvait l'ignorer puisque, selon le Canard enchaîné, il aurait lui-même rappelé ce principe aux patrons de la police.

On peut être oublieux, quand on a assumé autant de responsabilités ! Guéant a cumulé les postes, en étant tour à tour directeur de cabinet de Sarkozy, organisateur de sa campagne électorale, secrétaire général de l'Élysée, ministre de l'Intérieur et de l'Immigration et envoyé spécial du président auprès des dictateurs africains, dont Khadafi ! Maintenant, il cumule les casseroles et la justice lui demande d'expliquer l'origine d'autres fonds venus de Jordanie ou de Malaisie et ses relations avec des hommes d'affaires douteux.

Guéant sera-t-il ou non jugé coupable de malversations ? Servira-t-il de fusible à Sarkozy ? L'avenir le dira. Mais cela ne ferait qu'ajouter quelques touches relativement banales à un personnage qui a déjà prouvé ce qu'il valait par sa politique xénophobe, réactionnaire, et sa propension à ramasser dans les égouts les lieux communs du Front national.

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