Verreries de Masnières (Nord) : Non au chantage patronal04/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2427.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Verreries de Masnières (Nord) : Non au chantage patronal

Le patron du groupe autrichien Stölzle, qui a racheté fin 2013 les Verreries de Masnières, une usine située près de Cambrai, la menace de liquidation si les travailleurs n'acceptent pas un plan de compétitivité qui prévoit 120 licenciements sur les 500 postes que compte l'usine.

Le nouveau patron avait imposé fin 2013, comme condition au rachat, la signature d'un premier accord de compétitivité comportant entre autres le gel des salaires pendant trois ans et une augmentation du temps de travail. Il prétendait en retour garantir l'emploi pendant trois ans, promettant 30 millions d'euros d'investissements. Les travailleurs avaient déjà montré, en débrayant, ce qu'ils pensaient de ce chantage,

Mais, mi-octobre 2014, Stölzle plaçait l'usine en redressement judiciaire, avec une période d'observation de six mois par le tribunal de commerce de Douai. Il proposait de rediscuter d'un second accord de compétitivité, sans même avoir fait semblant de tenir les promesses du premier, ni par conséquent déboursé un seul euro d'investissement. La CGT lançait alors un appel à la grève pour dénoncer les promesses non tenues, que le PDG du groupe a qualifiées depuis de « maladresses ».

Aujourd'hui, les actionnaires du groupe attaquent pour faire passer un second plan de compétitivité, avec 120 licenciements à la clé, qui serait la condition de reprise de l'usine en redressement judiciaire. Ils proposent donc de racheter... leur propre entreprise. La mise en redressement judiciaire et les pressions exercées contre les salariés visent à gagner sur tous les tableaux : faire éponger leurs dettes grâce aux fonds publics et économiser au maximum sur les coûts de production.

Devant la résistance de nombre de travailleurs, la direction de l'usine a réagi en lançant une campagne contre le syndicat CGT et, à travers lui, contre tous les travailleurs qui n'acceptent pas ces sacrifices, allant jusqu'à mobiliser des cadres devant l'usine avec des pancartes : « Je suis Stölzle ».

Le patron utilise la peur du chômage pour tenter de faire passer ses attaques, et avance les prétendues difficultés du marché. Le groupe Stölze n'est pas une petite entreprise : il emploie 2 000 salariés et a des usines de production sur cinq sites en Europe. Les travailleurs qui refusent son chantage ont mille fois raison.

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