Éducation nationale : Toutes les raisons de faire grève04/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2427.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Toutes les raisons de faire grève

Mardi 3 février, à l'appel du principal syndicat des enseignants, l'Éducation nationale était en grève, un mouvement suivi à plus de 50 % dans la Drôme, la Seine-Saint-Denis ou encore les Bouches-du-Rhône.

Au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo et le supermarché Hyper cacher, le gouvernement au grand complet avait entonné des discours édifiants sur le rôle fondamental de l'école dans la transmission du « vivre ensemble ». Mais aucun moyen supplémentaire n'avait été annoncé pour répondre à l'aggravation des conditions de travail des enseignants.

En ce moment les moyens attribués pour organiser la rentrée prochaine sont annoncés dans les établissements. Ils sont en baisse pratiquement partout. Cela va signifier de nouvelles suppressions d'options, de dédoublements de classe et de dispositifs d'aide aux élèves les plus en difficulté, avec bien souvent à la clé des postes supprimés.

Les créations de postes sont très loin des 60 000 promis par Hollande au début de son mandat. Non seulement elles ne compensent pas les 80 000 suppressions effectuées sous Sarkozy, mais elles ne répondent qu'à peine à la croissance du nombre d'élèves. Il n'est prévu que 2 500 enseignants supplémentaires en équivalent temps plein pour la rentrée prochaine. Cela va se traduire par des classes de plus en plus surchargées, alors que déjà cette année 7 600 classes de primaire ont des effectifs de plus de 30 élèves.

Le gouvernement envisage de diminuer les horaires hebdomadaires par matière, en langues et en histoire-géographie dans les collèges. Le but est d'obliger les enseignants à se charger de classes supplémentaires sans avoir à embaucher le personnel nécessaire. Le ministère de l'Éducation propose que les stagiaires soient désormais affectés directement à plein temps. Partout augmentent la précarité et les embauches à la dernière minute de personnel sans expérience, envoyé boucher les trous dans les quartiers les plus difficiles, payé parfois avec plus de trois mois de retard.

Le gouvernement fait la chasse aux économies dans tous les domaines. La dernière réforme de l'éducation prioritaire, qui permet de limiter un peu les effectifs des classes, a vu sortir du dispositif plus de 100 collèges et près de 500 écoles primaires. Nombre de tâches qui faisaient auparavant partie de l'emploi du temps des enseignants ou étaient payées en heures supplémentaires, ne seront plus effectuées qu'en échange d'une indemnité réduite.

La question des salaires devient pour beaucoup préoccupante. Comme pour tous les fonctionnaires, les salaires des enseignants sont bloqués depuis 2010. Avec l'augmentation des cotisations retraite, certains ont vu leur salaire net baisser ce mois-ci.

Tous ceux qui ont fait grève ou qui sont descendus dans la rue le 3 février auront au moins signifié combien ils en ont assez d'une politique qui n'est au fond que la continuation de celle de Sarkozy.

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