Transport routier : Les patrons responsables du dumping social04/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2427.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Transport routier : Les patrons responsables du dumping social

Depuis le 18 janvier, la mobilisation engagée par les chauffeurs routiers pour réclamer une augmentation des salaires de 5 % et un treizième mois se poursuit. Les négociations, rompues par les représentants patronaux, devaient reprendre le 3 février.

Pour justifier leur opposition aux augmentations revendiquées, les employeurs mettent en avant la « concurrence déloyale et le dumping social » des bas salaires des conducteurs de pays comme la Pologne ou la Roumanie.

Mais la réalité est que plusieurs grandes entreprises françaises du transport routier organisent elles-mêmes cette concurrence et en profitent. Par exemple, le groupe Norbert Dentressangle a créé deux filiales, en Pologne et en Roumanie, et 43,5 % des transports qu'il effectue à partir de la France sont sous-traités à des filiales étrangères ou à des entreprises extérieures. Des chauffeurs des filiales polonaise ou roumaine, dont l'heure de travail est payée environ un tiers de celle d'un chauffeur français, sont amenés en bus jusqu'en France pour conduire des camions immatriculés en Pologne ou en Roumanie. Geodis et FM Logistic, deux autres grandes sociétés du secteur, utilisent les mêmes pratiques. Ces entreprises profitent directement des bas salaires des travailleurs d'Europe de l'Est, en les faisant travailler pour leur compte.

Polonais, roumains ou français, les chauffeurs routiers ont les mêmes adversaires, ces grandes entreprises qui exploitent les travailleurs de toute l'Europe et cherchent à imposer à tous des salaires et des conditions de travail dégradés. Ils ont bien raison de se battre et d'exiger de véritables augmentations de salaire.

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