Les travailleurs ont de nouveau montré qu'ils ne voulaient pas se laisser faire et que leur cohésion et leur force étaient intactes, alors même qu'ils venaient de recevoir leurs fiches de paye sur lesquelles le patron avait retiré d'un coup les six jours et demi de grève de décembre dernier. Mais en même temps, la solidarité avait porté ses fruits et les travailleurs de RLD pouvaient se partager l'argent collecté auprès de la population, gagné par la vente de badges ou envoyé par les partis politiques et syndicats. Cela a permis de récupérer presque 140 euros en moyenne par gréviste.

La semaine précédente, des délégués sont allés distribuer un tract aux portes d'une autre usine RLD située aux Mureaux dans les Yvelines. Dans ce site de 160 ouvriers, le plus important du groupe, ils ont été accueillis chaleureusement par les travailleurs rencontrés, bien conscients que les licenciements aux Lilas les concernent directement. En effet, la direction de ce groupe a fait savoir qu'elle voulait réduire de plus de 10 % les effectifs totaux. Autant dire que les suppressions d'emplois aux Lilas ne sont pas les seules prévues par le patron.

Ce genre d'action gêne profondément celui-ci qui était pressé de licencier et de se débarrasser de 71 travailleurs. Se croyant tout permis, il n'a pas respecté les procédures légales pour faire appliquer son PSE. Résultat, il doit relancer la procédure et les travailleurs ont gagné quelques semaines avant son application.

Bien sûr, il faudra un vrai rapport de forces pour contraindre le patron à abandonner son plan. Mais les travailleurs des Lilas ont refusé de se laisser jeter dehors sans réagir et ils continuent à se mobiliser.