La députée européenne Michèle Alliot-Marie a demandé que l'Arabie saoudite et le Koweït ne soient pas cités dans un prochain rapport du Parlement européen sur la situation des droits de l'homme. Elle ne voulait pas que l'on fasse figurer ces deux pays dans la liste de ceux qui pratiquent la peine de mort.

Pourquoi donc cacher que l'État saoudien a procédé à 87 exécutions en 2014, essentiellement par décapitation ? Pourquoi vouloir cacher que le Koweït a repris les exécutions capitales après un moratoire de six ans et qu'une quarantaine de détenus sont actuellement dans le couloir de la mort ?

Est-ce parce que l'Arabie saoudite est responsable à elle seule de 28 % des commandes d'armement faites à la France en 2013 ? Est-ce parce qu'elle va financer un plan de modernisation de l'armée libanaise assuré par les marchands de canons français pour un total de trois milliards de dollars ? Est-ce parce que les multinationales françaises ont investi 65 milliards d'euros au Koweït, pays qui détiendrait près de 10 % des réserves pétrolières mondiales ?

En tout cas ce sont autant d'éléments qui aident à comprendre les prudences de Alliot-Marie, dont on se souvient qu'elle avait déjà fait scandale pour sa complaisance à l'égard du régime du dictateur tunisien Ben Ali.