Financement du FN : Un parti comme les autres04/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2427.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Financement du FN : Un parti comme les autres

Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen, a été mis en examen vendredi 23 janvier, à l'issue d'une garde à vue de quarante-huit heures, pour faux et usage de faux, escroquerie, abus de biens sociaux et blanchiment d'abus de biens sociaux. Il est soupçonné d'avoir organisé un système de surfacturation au profit de la société de communication Rial, dont il est le dirigeant-fondateur.

Cette société conçoit et fait imprimer le matériel électoral du FN (affiches, tracts), assure de nombreuses autres prestations comme la location de salles ou de moyens TV, l'envoi de courriels ou de SMS. Ces services n'ont pas été facturés au FN mais à Jeanne, le microparti de Marine Le Pen chargé d'assurer le financement de ses campagnes. Cette structure faisait payer aux candidats d'extrême droite les kits électoraux obligatoires. Éventuellement, Jeanne pouvait leur prêter les sommes nécessaires, à des taux pouvant aller jusqu'à 7 %. Ce montage financier complexe et assez opaque aurait permis au FN de se faire rembourser indûment plusieurs millions d'euros.

Chatillon et quelques autres auxquels la justice s'intéresse sont des anciens militants et responsables du GUD, syndicat étudiant d'extrême droite, réputé pour les opérations musclées dans les universités. Cette affaire met aussi en lumière les liens d'une partie de l'extrême droite avec certains régimes dictatoriaux, comme celui du syrien Bachar el-Assad, dont Riwal s'est chargé d'assurer la promotion touristique en échange d'une rétribution.

Les pratiques que cette affaire révèle sont celles des grands partis, le scandale Bygmalion du côté de l'UMP étant le dernier en date. Et, de ce point de vue, le FN démontre qu'il a su parfaitement s'intégrer au système que Le Pen prétend dénoncer.

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