Hôpital Le Vinatier, Bron : L'agression de trop04/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2427.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Le Vinatier, Bron : L'agression de trop

Mercredi 28 janvier, dans le service Flavigny de l'hôpital psychiatrique Le Vinatier à Bron près de Lyon, plus de 150 hospitaliers, très choqués par l'agression d'un infirmier par un jeune patient, se sont rassemblés pour exprimer leur soutien à leur collègue blessé, avant d'aller exprimer leur mécontentement auprès de la direction.

Ils réclament la réouverture d'au moins 30 lits, avec tous les effectifs nécessaires et des moyens renforcés pour les centres médicaux psychologiques (CMP) dans les quartiers. Malgré les circonstances, tout le monde était content de s'être retrouvé et exprimé en direct avec la direction.

Ce n'est pas le premier accident de ce type qui a lieu. Il y a douze ans, déjà à Flavigny, deux agents avaient été agressés par un patient, dont un mortellement. Plus récemment, en 2012, à l'unité médicale d'accueil (UMA), un aide-soignant avait été gravement blessé à l'arme blanche.

La direction invoque le fait que le comportement d'un malade mental est imprévisible. Raison de plus pour donner au personnel tous les moyens de prise en charge nécessaires pour éviter les violences. Car si les agressions et accidents se multiplient, c'est avant tout parce qu'il manque du personnel, des lits d'hospitalisation et que les conditions de travail se dégradent, ce qui accroît les tensions.

La veille de l'agression, le personnel de l'UMA, excédé, avait fait appel aux syndicats pour dénoncer la situation du service, qui est engorgé en raison du manque de places sur l'ensemble de l'hôpital et du manque d'effectif. Alors qu'il n'y a que onze lits, régulièrement depuis des semaines entre 20 et 30 patients sont entassés, y compris dans les couloirs, sur des couchettes, dans les salons, les bureaux, où les mineurs et les adultes se côtoient. Pour faire face, le matin, l'équipe ne se compose souvent que de deux agents. C'est inacceptable, autant pour le personnel que pour les patients hospitalisés.

En 2005, après les deux meurtres à Pau d'une infirmière et d'une aide-soignante par un malade mental, Sarkozy avait dit qu'il allait prendre des mesures pour améliorer les conditions d'hospitalisation et de travail en psychiatrie. Dix ans plus tard, sous Hollande, on voit que rien n'a été fait, et surtout pas débloquer des moyens, pour éviter que de tels drames se reproduisent.

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