Le 29 janvier, plusieurs milliers de salariés du secteur de l'énergie (Areva, EDF, GDF Suez) ont rejoint une manifestation des cheminots à Paris. Il y avait 30 000 manifestants selon la CGT et 14 000 selon la police, dont deux tiers pour l'énergie. Dans ce secteur, la manifestation avait été appelée par la CGT, syndicat majoritaire, à laquelle s'était ralliée FO.

Deux jours auparavant, la CGT avait réussi à couper le courant, durant une heure, au moment d'une conférence de presse de Manuel Valls dans le Doubs, à propos de l'élection législative partielle, ce qui a fait rire tout le monde et entraîné l'approbation joyeuse des électriciens.

Côté énergie, l'objectif de la manifestation était de protester contre le projet de loi sur la transition énergétique, qui prévoit de diminuer la part du nucléaire, ce que refuse absolument la CGT, et de privatiser les barrages hydroélectriques, ce qui était déjà en cours avant cette loi. Mais en fait la plupart des manifestants étaient venus surtout pour protester contre l'aggravation, depuis des années, des conditions de travail plutôt que contre le projet de loi.

Dans cette affaire, en défendant le nucléaire, la CGT se fait le porte-parole syndical de la direction d'EDF. Quoi qu'on pense du nucléaire, le rôle d'une organisation syndicale n'est pas de donner des conseils de gestion au patronat et au gouvernement, mais de défendre les intérêts des travailleurs et de les organiser pour cela. Et c'est bien pour se défendre que les salariés ont manifesté.