Michelin, Saint-Doulchard : Débrayages pour les salaires et les embauches04/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2427.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin, Saint-Doulchard : Débrayages pour les salaires et les embauches

Mardi 27 janvier, à l'appel de l'intersyndicale CGT-SUD-FO-CFDT, les ouvriers de l'usine Michelin de Saint-Doulchard, près de Bourges, ont débrayé une heure en milieu de poste, pour dire leur ras-le-bol face aux salaires de plus en plus bas.

L'augmentation générale cette année sera de 0,6 %, c'est-à-dire un peu plus de six euros net par mois pour un salaire au smic - ce qui est le cas de la grande majorité des ouvriers en production et des employés, qui gagnent pour la plupart autour de 10 euros de l'heure, hors primes.

Le revenu global annuel, toutes primes comprises, a baissé, entre 2013 et 2014, de 700 à 1 000 euros par travailleur. Dans le même temps, les fameux experts financiers de Michelin préconisent une augmentation de 17 % des dividendes par action redistribués aux actionnaires pour 2014. Alors oui, il y a de quoi être en colère !

L'usine de Saint-Doulchard compte 250 ouvriers à la production, dont 85 en situation précaire. Sur les trois équipes, plus de 120 grévistes ont participé aux assemblées générales du 27 janvier. Celles-ci ont été l'occasion de discuter des revendications mises en avant : augmentation mensuelle de 350 euros net ; embauche de tous les travailleurs en contrats précaires, ainsi que le versement de la prime de précarité liée à la fin du contrat, au moment de leur embauche définitive ; arrêt des pressions et des menaces de sanction.

En effet, depuis plusieurs mois, les pressions de certains chefs pour augmenter toujours plus la production s'accentuent. Et parfois elles sont accompagnées de réflexions du genre : « Si tu n'es pas content, tu n'as qu'à aller bosser ailleurs. » Toutes ces revendications ont été votées après discussion, à l'unanimité des présents. Un nouveau débrayage a lui aussi été voté pour le 2 février.

Ce jour-là, les participants aux assemblées générales étaient quasiment aussi nombreux que la première fois. Ceux-ci ont décidé le principe d'une heure de grève par jour jusqu'à la fin de la semaine et, chaque jour, de voter la reconduction du mouvement. Ils ont ensuite fait le tour des ateliers en réclamant haut et fort les 350 euros net par mois, puis sont montés à la direction. Celle-ci a proposé de recevoir une délégation. Les grévistes ont refusé. Plusieurs sont intervenus pour dire qu'ils ne voulaient pas de palabres en petit comité et que, si la direction avait quelque chose à dire, elle n'avait qu'à le faire devant tout le monde.

Des débrayages ont eu lieu dans d'autres usines Michelin : Montceau-les-Mines, Le Puy-en-Velay et Vannes, pour défendre les mêmes revendications, et cela donne encore plus le moral.

La lutte continue et doit s'élargir aussi bien à Saint-Doulchard que dans toutes les usines du groupe Michelin. C'est la seule solution pour le faire céder sur les revendications des travailleurs.

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