Europe : Qui doit payer pour la dette ?04/02/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/02/2427.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Europe : Qui doit payer pour la dette ?

Depuis la victoire de Syriza, une campagne médiatique et politique se développe sur le thème suivant : si la Grèce renonçait à honorer sa dette, combien en coûterait-il aux citoyens français ? Étant donné que la dette grecque, au départ essentiellement privée, a été largement rachetée par des États, les médias agitent cette menace : si les Grecs refusent de payer, cela retombera inévitablement sur le dos des malheureux contribuables français, mais aussi italiens, allemands, etc.

Des économistes ont fait le calcul : si la Grèce rejetait sa dette, il en coûterait de 600 à un peu plus de 700 euros à chaque Français. Les chiffres sont un peu imprécis. En tout cas ce n'est pas rien. Mais cette campagne est aussi une façon de faire entériner par ces mêmes contribuables de tous les pays leurs propres dettes publiques nationales. Ainsi la dette de la France, à une tout autre échelle, représente plus de 30 000 euros par citoyen français, nourrissons et vieillards compris, contribuables ou non.

Or les Français des classes populaires n'ont jamais vu la couleur de cet argent qu'ils sont censés avoir emprunté. Rappelons que sous le seul mandat présidentiel de Sarkozy, la dette publique de la France s'est accrue de 600 milliards d'euros, passant de 1 200 milliards à 1 800 milliards. On était en pleine crise, en pleine montée du chômage. La population n'a donc rien gagné, seules les banques et autres institutions financières ont raflé la mise. Et depuis, la dette ne cesse d'augmenter sans que la population y gagne quoi que ce soit. Au contraire, austérité et chômage s'amplifient.

Une conclusion s'impose : non seulement la dette grecque, mais les dettes de la France et d'autres pays doivent être payées exclusivement par les banques et institutions financières qui y ont gagné et qui par-dessus le marché en touchent les intérêts.

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