À cette conférence de presse, les facteurs ont fait part de leur décision de faire « une pause » dans leur conflit, suite à la rencontre de la veille avec la direction où celle-ci est revenue, en partie, sur ses sanctions, notamment en transformant en blâmes les licenciements, à la condition que le mot d'ordre de grève du lendemain matin soit levé. Cependant, la colère n'est pas retombée, loin de là, et la direction a même encore mis de l'huile sur le feu en affichant son mépris et son arrogance face aux grévistes. En réponse à leur dénonciation de la répression de cette quasi-interdiction de faire grève, la direction a répondu : « La démocratie s'arrête à la porte de La Poste, à l'intérieur c'est la dictature ! »

Les raisons profondes du conflit sont toujours là, avec la délocalisation et la réorganisation de ce centre de courrier au coeur de la commune d'Échirolles. Pour une profitable opération immobilière que La Poste voudrait réaliser, il ne subsisterait des locaux actuels qu'un guichet au pied d'un immeuble. Les facteurs travaillant dans le centre de distribution seraient mutés dans deux autres centres plus éloignés et situés dans d'autres communes. Cela entraînerait la dégradation des conditions de travail des facteurs et du service public pour les usagers.

Ce projet, combattu par les grévistes, eux-mêmes soutenus par leurs syndicats et par la mairie d'Échirolles, devrait se mettre en place à partir du mois d'avril. Mais pour le moment, les facteurs ne se laissent pas faire, ils ont parlé clairement et avec détermination de leur intention de poursuivre leur action, pas désarmés par un directeur agressif qui a fait avec ses doigts, le geste de palper des billets quand les facteurs lui ont demandé : « Pourquoi tout ce gâchis ? »