Ayrault annonce sa politique : Les plans d'austérité se suivent et se ressemblent27/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2291.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ayrault annonce sa politique : Les plans d'austérité se suivent et se ressemblent

À l'occasion du séminaire gouvernemental qui s'est tenu lundi 25 juin pour préparer la loi de finances pour 2013, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé que, pour boucler le budget 2013 et respecter les objectifs de réduction du déficit, il devait trouver entre sept et dix milliards d'euros de plus que prévu, et un milliard d'euros dès 2012. La croissance de l'économie, et donc les recettes fiscales, serait en effet sensiblement inférieure à ses prévisions, et surtout le précédent gouvernement aurait laissé des « ardoises impayées ».

Résultat, les hausses d'impôt annoncées et censées faire payer les riches ne suffiront pas, et il faudra aussi réduire les dépenses de l'État, selon Ayrault qui a annoncé qu'elles seraient gelées en valeur absolue à partir de 2013 et jusqu'en 2015. À l'exception des dépenses correspondant aux cotisations de l'État pour la retraite des fonctionnaires et... des intérêts de la dette, qui eux continueront à être remboursés, rubis sur l'ongle, aux banquiers.

Chaque année, les ressources attribuées à chaque ministère et aux services publics correspondants baisseront donc, en fait, du montant de l'inflation. Le gouvernement a annoncé qu'il étendrait ce gel aux dotations aux « opérateurs de l'État » (universités, CNRS, Météo France, etc.) et aux collectivités locales. Ces dotations aux collectivités locales, destinées à compenser le coût des missions ou charges que l'État leur a transférées, avaient déjà été gelées par le gouvernement Fillon entre 2011 et 2013.

Le plan d'économies du gouvernement de Hollande n'a donc déjà rien à envier à celui du gouvernement de Sarkozy : Ayrault continue et prolonge les plans d'austérité de Fillon, même s'il se refuse à parler pour autant de rigueur ou d'austérité -- comme d'ailleurs son prédécesseur. Moscovici, ministre de l'Économie, ose même appeler cela « le redressement dans la justice ».

Le gouvernement a beaucoup communiqué sur le fait qu'il va mettre à contribution les plus riches en augmentant l'ISF et les droits de succession, que Sarkozy avait diminués, en instaurant une taxe sur les dividendes et en créant une tranche d'impôt à 75 %... pour la partie des revenus déclarés qui dépasse le million d'euros, etc. En fait, il s'agit de mesures qui restent symboliques, tant pour ce qu'elles rapporteront à l'État que pour ce qu'elles coûteront au petit nombre de personnes touchées.

Le gouvernement se garde en effet de tailler dans les dépenses qui profitent au patronat, telles que les milliards en exonérations et subventions diverses, qui lui rapportent beaucoup plus que ce que les augmentations d'impôt annoncées lui coûteront... si elles sont appliquées.

Les mesures fiscales présentées comme destinées à faire payer les riches ne sont là en fait que pour faire passer la pilule de l'austérité à venir pour la population.

Mais, avec ce gouvernement comme avec le précédent, il n'y a pas de raison que la population paie pour un déficit et pour des dettes dus à la crise de l'économie capitaliste et aux milliards que l'État a versés, et continue à verser, pour tenter de la sauver.

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