Éducation nationale : Distribution de postes au compte-gouttes27/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2291.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Distribution de postes au compte-gouttes

« Corriger les injustices des suppressions de postes », a déclaré le ministre de l'Éducation nationale, Vincent Peillon, en présentant la répartition par académie des mille postes supplémentaires créés dans le primaire pour la prochaine rentrée scolaire. « Une première bouffée d'air », a renchéri le SNUipp, le principal syndicat du primaire, qui semble se satisfaire de gestes symboliques. Pourtant, la première chose qui saute aux yeux à la lecture de la liste est combien les moyens accordés sont dérisoires face aux besoins.

D'abord, Peillon ne revient pas sur les 14 000 suppressions de postes décidées par le gouvernement précédent, et même un enfant du primaire est capable de calculer que cela fait un déficit de 13 000 postes. Quant aux nouveaux postes attribués par académie, leur nombre varie entre cinq, aux Antilles et en Corse, et cent pour celle de Versailles. Concrètement, qu'est-ce que cela peut donner ? Voici quelques exemples significatifs.

L'académie de Créteil, qui regroupe trois départements de la banlieue parisienne, dont deux très peuplés, se voit attribuer 80 postes supplémentaires. Or, rien qu'en Seine-Saint-Denis, il est attendu 4 000 élèves supplémentaires en septembre. Et combien d'autres dans le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne, puisque le nombre d'enfants est en augmentation ? Ces 80 postes ne suffiront donc même pas à couvrir les nouveaux besoins.

L'académie de Lille, elle aussi très peuplée, a droit à 30 postes. Étant donné que la seule ville de Lille compte une centaine d'écoles primaires et maternelles, on ne voit pas où se trouve la « bouffée d'air » qui permettrait aux enseignants de respirer et aux enfants de progresser dans leurs apprentissages.

Il paraîtrait qu'il n'est pas possible de faire plus à cette rentrée, faute d'enseignants formés disponibles. Il y a pourtant suffisamment d'étudiants, futurs chômeurs, volontaires pour exercer ce métier et qu'il serait possible de former en même temps qu'ils enseigneraient à temps partiel, à condition que la volonté politique existe.

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