Fonction publique : Comment poursuivre les baisses d'effectifs tout en parlant de changement27/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2291.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fonction publique : Comment poursuivre les baisses d'effectifs tout en parlant de changement

Après l'annonce par Le Figaro que le gouvernement prévoirait de ne pas remplacer deux fonctionnaires partant à la retraite sur trois, c'est-à-dire plus que ne l'a fait Fillon, les dirigeants socialistes se sont récriés. Pour François Hollande, c'est « invraisemblable ». Le ministre du Travail, Michel Sapin, a de son côté déclaré que, s'il ne confirmait pas « point par point » les réductions d'effectifs annoncées par le journal, celles-ci étaient déjà inscrites dans le programme de Hollande, qui disait qu'il n'y aurait pas d'augmentation globale du nombre de fonctionnaires.

Effectivement, Hollande s'était bien engagé à recréer 60 000 postes d'enseignants en cinq ans, auxquels s'ajoutaient 5 000 postes de fonctionnaires dans les ministères de la Justice et de l'Intérieur. Mais par ailleurs il avait aussi dit que cela se ferait à effectif constant, ce qui en clair se traduit par une baisse dans tous les autres secteurs de la fonction publique, qui totalisent environ 600 000 salariés. Combien, parmi ceux en âge de partir en retraite, vont le faire en 2013, ou choisiront de reporter leur départ afin d'avoir toutes leurs annuités ou d'obtenir de meilleures pensions ? Comment les départs vont-ils se répartir entre les différents ministères touchés ? C'est tout cela qui va se discuter dans les prochaines semaines et faisait dire à Michel Sapin qu'il ne pouvait confirmer « point par point ».

À cela s'ajoute un problème politique pour le gouvernement qui, tout en poursuivant la politique menée par l'équipe Sarkozy depuis cinq ans au service du grand patronat, tente malgré tout de faire croire au changement promis par le nouveau président. Pour ce faire, le gouvernement insiste déjà sur « l'héritage » laissé par le précédent gouvernement. L'argument sert, comme à chaque changement de majorité, pour se justifier de ne pouvoir répondre, immédiatement et même plus tard, aux attentes des classes populaires. Par ailleurs, le gouvernement louvoie sur l'annonce de la poursuite des réductions d'effectifs dans la fonction publique, choisissant en premier de mettre en avant les secteurs où il y aura des embauches, affirmant ensuite, comme Sapin l'a fait, qu'il n'y aura pas de diminution « globale » du nombre de fonctionnaires, façon délicate de dire que seuls trois ministères seront épargnés.

Une chose est sûre : il n'est annoncé nulle part que le gouvernement envisage de revenir sur la RGPP (Révision générale des politiques publiques) qui, sous le faux prétexte de rationalisation, conduit à la baisse du nombre des fonctionnaires. Les services publics vont continuer à se dégrader pour les usagers et les employés, par manque de personnel et de crédits.

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