Rotos 93 - Le Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) : 28 jours d'occupation contre la fermeture27/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2291.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rotos 93 - Le Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) : 28 jours d'occupation contre la fermeture

Les travailleurs de Rotos 93, qui occupent leur entreprise depuis l'annonce de la fermeture début juin, ont été reçus le mercredi 20 à la préfecture de Seine-Saint-Denis, pour ce qui devait être une rencontre entre les salariés, l'État et la direction de l'entreprise, réclamée par les travailleurs menacés. Pour eux, il était clair qu'ils n'allaient pas à la préfecture « pour obtenir des stages afin de savoir rédiger une lettre de motivation ou un CV », mais pour exiger des comptes à la direction.

Le préfet était bien là, et les salariés étaient accompagnés d'un représentant du syndicat du Livre CGT, de la députée du PCF Marie-George Buffet et d'une sénatrice EELV. Seuls les patrons étaient aux abonnés absents : le gérant de l'entreprise, de même que l'ancien patron, qui est toujours propriétaire du fonds de commerce et des bâtiments. Le préfet s'est engagé à convoquer de nouveau la direction à la préfecture, dès vendredi 29.

Depuis, une benne bloque l'accès aux bureaux de la direction, qui est ainsi explicitement invitée à venir s'expliquer devant les salariés.

En effet la mise en location-gérance de l'entreprise permet aujourd'hui au propriétaire de se laver les mains de son avenir, et à l'actuel gérant de ne présenter que des dettes, en prétendant qu'il est acculé à la liquidation.

Pourtant, cette entreprise a travaillé six jours sur sept en équipes pendant plusieurs années, et a rapporté de l'argent à ses propriétaires avec un investissement presque nul, puisque les salariés ont eux-mêmes retapé les vieilles machines. Alors la vraie question, c'est ce que sont devenus tous ces profits.

La direction refuse de communiquer le bilan comptable de l'entreprise, mais il apparaît que l'essentiel de la dette de l'entreprise, en plus de 50 000 euros de cotisations Urssaf non versées, est constitué des 350 000 euros prévus pour le plan de licenciement ! Alors la mise à plat des comptes, mais aussi des revenus de ceux qui se sont enrichis sur le travail de ces salariés, montrerait qu'il est possible de maintenir ces emplois, en tout cas d'aboutir à autre chose qu'à la fermeture pure et simple, avec la perte immédiate des 24 emplois.

Par ailleurs Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a été averti de la situation, mais ne s'est pour l'instant prononcé sur rien. Il a transmis le dossier à Benoît Hamon, actuel ministre délégué chargé de l'Économie sociale et solidaire.

L'occupation de Rotos 93 se poursuit jour et nuit, et les travailleurs font connaître publiquement le mauvais coup dont ils sont victimes. Ils bénéficient du soutien matériel de la municipalité du Blanc-Mesnil. Leur détermination a surpris la direction, qui ne pourra pas s'en débarrasser à si bon compte.

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