Travail du dimanche : Bricorama hors la loi27/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2291.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Travail du dimanche : Bricorama hors la loi

L'enseigne de magasins de bricolage Bricorama refuse de payer les 20 millions d'euros d'amendes auxquels elle a été condamnée en janvier 2012 pour ouverture illégale le dimanche de 31 magasins en Île-de-France.

Le syndicat FO, qui avait déposé la plainte, a proposé que les 20 millions soient reversés aux salariés des magasins ouverts le dimanche, en échange de l'abandon de la plainte. La direction a refusé, comptant bien gagner le procès en appel le 6 juillet. Et bien sûr elle n'hésite pas à faire du chantage, parlant d'une « attaque vraiment irresponsable » aux conséquences « fatales » pour une entreprise qui ferait 15 % de son chiffre d'affaires le dimanche. Elle a même prétendu qu'en cas de fermeture le dimanche 500 personnes devront être licenciées.

Bricorama n'est pas la seule enseigne à ouvrir le dimanche dans ces conditions. En 2009 Leroy-Merlin a été condamné à verser 7 290 000 euros pour trois magasins du Val-d'Oise et en 2008 Castorama a été astreint à payer 100 000 euros pour chaque magasin ouvert le dimanche.

Tous ces patrons, pour justifier ces ouvertures dominicales illégales, prétendent que les employés sont volontaires, car les dimanches sont payés double, et que cela représente environ 20 % de leur salaire annuel. Mais peut-on parler de volontariat quand on a des salaires qui avoisinent le smic ou quand on est en CDD et qu'on espère décrocher un emploi stable ? Si les salaires étaient corrects et les emplois non précaires, il y aurait évidemment moins de tels « volontaires » pour le travail du dimanche.

L'exemple du secteur du négoce de l'ameublement, où les patrons ont obtenu depuis janvier 2008 l'ouverture tous les dimanches, montre quel recul représenterait pour les salariés la banalisation du travail dominical. Les patrons de l'ameublement n'ont aucune obligation de payer plus les salariés ce jour-là et ceux-ci ne peuvent refuser de venir travailler.

Pour les enseignes de bricolage on n'en est pas encore là, et les patrons de ce secteur restent dans l'illégalité la plus totale en ouvrant le dimanche. Alors, il n'y a pas de raison qu'ils ne ferment pas leurs magasins ce jour-là et qu'ils ne payent pas leurs amendes. La loi, ce devrait être la loi y compris pour les patrons.

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