Le Qatar achète, les trusts français prospèrent27/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2291.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Le Qatar achète, les trusts français prospèrent

Quatre hôtels de luxe et deux immeubles à Paris rachetés par le Qatar, et voilà ce petit pays du Golfe persique qui rachèterait la France, à en croire certains commentateurs.

Certes, l'émirat du Qatar, dont la fortune se confond largement avec celle de l'émir lui-même, n'en est pas à son coup d'essai. Il s'est non seulement emparé du club de foot du PSG mais est également entré au capital de grands groupes comme Lagardère, Total, Vinci, Veolia.

Mais en retour les richesses en hydrocarbures du Qatar, pétrole et gaz naturel (il est le 1er exportateur de gaz liquéfié), font aussi les profits de Total, de GDF Suez, d'EDF et d'Air liquide, tous bénéficiaires de contrats importants dans l'émirat.

La France est aussi le principal fournisseur d'armes du Qatar, dont les Mirage ont participé aux bombardements contre Kadhafi en Libye.

L'autre « fleuron » de l'économie qatarie est l'immobilier. La capitale, Doha, s'est couverte de gratte-ciel et le pays a décroché l'organisation de la Coupe du monde de football en 2022, pour laquelle Vinci construira des stades et Bouygues un ensemble immobilier destiné aux touristes.

Hollande et Montebourg, à peine au pouvoir, ont tenu à rencontrer les hauts dignitaires de l'émirat... dans l'intérêt des trusts français, et font tout pour attirer l'investissement qatari. Tout comme les Saoudiens, les Koweitiens ou les Émiriens, les Qataris installés en France ne paient pas d'impôt sur la fortune pendant leurs cinq premières années de résidence et sont exonérés de taxe sur les plus-values immobilières.

La richesse des trusts et de l'émirat repose entièrement sur une main-d'oeuvre immigrée à plus de 90 %, en majorité venue d'autres pays arabes mais aussi d'Inde, du Pakistan. Les ONG parlent toujours de travail forcé, évoquant des confiscations de passeport, des salaires impayés ou amputés, des logements insalubres. Dans cette dictature, les syndicats sont carrément interdits : un paradis pour exploiteurs, où prospèrent de grands trusts français.

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