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- Lutte ouvrière n°2291
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Les retraites dans l'OCDE : Un bilan lourd et des « solutions » encore plus lourdes
Un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) fait le bilan des réformes des retraites dans les 34 pays membres de cette organisation. Il constate dès maintenant un recul de l'âge de départ en retraite, d'environ huit mois entre 1999 et 2010, et prévoit que, sur le long terme, cet âge sera de 65 ans dans la moitié des pays de l'OCDE et de 67 ou 69 ans dans quatorze pays.
Quant au montant des pensions servies par les systèmes de retraite publics, les réformes le réduiront à l'avenir de 20 % à 25 %. Il sera d'environ 50 % des revenus des salariés quand ils étaient en activité et de 60 % dans les treize pays qui ont rendu obligatoires les cotisations à des caisses de retraite privées.
En conclusion, le rapport préconise un report de l'âge de la retraite et l'élargissement de l'accès aux pensions privées. Mais, la faiblesse de certains revenus interdisant à de nombreux travailleurs de se constituer une épargne privée, l'OCDE suggère des formules d'abondement ou d'aide, une réforme des allégements d'impôts, pour aider ces salariés à faible revenu.
Voilà des solutions pas nouvelles et intéressantes... pour les patrons. Le recul de l'âge de la retraite, qu'ils réclament haut et fort, ne les empêchera pas de mettre à la porte les travailleurs de plus de 50 ans. Quant à la constitution d'une épargne privée, cela ne peut que réjouir les sociétés d'assurance, les fonds de pension, tous les organismes financiers qui cherchent à drainer vers leurs coffres le maximum de capitaux pour les jouer, et éventuellement les perdre en partie ou totalement, dans la spéculation. C'est ainsi qu'aux Pays-Bas 125 fonds de pension, sur les 450 que compte le pays, viennent d'annoncer qu'en 2013 ils réduiraient le montant des allocations de retraite qu'ils servent aux épargnants.
Pour les travailleurs, ce serait une régression supplémentaire, à la fois par le recul de l'âge du départ en retraite et par la confiscation de leurs économies. La seule solution, c'est que les patrons payent les retraites des travailleurs, et d'abord qu'ils cessent de licencier, pour que les cotisations sociales continuent à alimenter suffisamment les caisses de retraite.