Depuis le 14 juin, jour où l'intersyndicale CGT, CFDT, CNI, CASAP, AMUF du centre hospitalier de Belfort-Montbéliard (CHBM) a démarré une grève avec préavis illimité, la mobilisation continue sur les deux sites, pour dire stop aux économies sur le dos du personnel : cinq millions d'euros cette année, qui s'ajoutent aux sacrifices demandés les années passées.

Avec l'accélération des fusions-fermetures de services entre Belfort et Montbéliard dans le but d' « optimiser » les moyens, les effectifs déjà insuffisants partout sont encore prévus en diminution. Les conditions de travail sont infernales, et ça ne peut plus continuer comme ça !

Depuis le début du mouvement, la direction assigne le personnel partout ; mais le service minimum, c'est en fait l'assignation de tous les agents prévus de travailler sur les plannings ! Si, entre les congés et les assignations, le nombre de grévistes est variable et difficile à évaluer, la mobilisation est continue et en augmentation aux entrées des sites de Belfort et Montbéliard où des structures, des banderoles et des tentes ont été installées. Elles sont occupées 24 h sur 24, d'ores et déjà, par des centaines d'employés au total, toutes catégories confondues, y compris des cadres infirmiers et des médecins qui viennent prendre leur tour, sur leur temps libre.

La journée, la pétition proposée aux usagers et aux visiteurs a recueilli près de 5 000 signatures, avec beaucoup de marques de soutien et de sympathie pour le mouvement.

Le directeur général pensait pouvoir faire passer son plan, sans opposition, en méprisant ouvertement syndicats et personnels. Mais après douze jours de lutte il vient de proposer un gel de trois mois des ruptures de contrat prévues, une douzaine de mensualités de remplacements supplémentaires pour les congés, l'embauche de 50 infirmières et de 20 aides-soignantes. Elles étaient déjà annoncées auparavant et sont bien loin de compenser les manques : 85 postes d'infirmières ne sont pas pourvus actuellement. Le recrutement d'un psychologue du travail à plein temps est aussi prévu à Montbéliard. Mais mardi 26 juin la direction a annoncé en comité technique d'établissement ce qui était redouté : 95 suppressions de postes, 28 dans les services de soins, 37 dans les secrétariats médicaux et 29,5 dans les services logistiques et administratifs.

Tout le monde a conscience qu'il sera difficile d'inverser une politique d'austérité sur la santé et dans les hôpitaux que Hollande et son gouvernement entendent poursuivre. Moscovici, député de Montbéliard et maintenant ministre de l'Économie, ne s'en est même pas caché quand il a reçu les syndicats du CHBM. Il a tenu à se démarquer de « certaines revendications » et à dire que le directeur avait « un budget à tenir ».

Mais les travailleurs du centre sont déterminés à être entendus et à refuser des sacrifices dont on ne voit pas le bout, et la lutte continue.