Le PCF ne participera pas au gouvernement, mais il le soutient et le cautionne27/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2291.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PCF ne participera pas au gouvernement, mais il le soutient et le cautionne

Les militants du PCF, consultés par leur direction au lendemain du second tour des élections législatives, ont massivement repoussé l'option d'une participation de leur parti à la seconde mouture du gouvernement Ayrault.

Plus de 93 % des 27 000 adhérents qui ont répondu à cette consultation ont estimé que « les conditions d'une telle participation n'étaient pas, en l'état actuel, réunies ». Résultat sans surprise, puisqu'il correspond à la position publique prise par les principaux dirigeants au lendemain des législatives, qui ont donné la majorité absolue au PS et à ses associés-satellites. Mais les dirigeants du PCF se sont empressés de préciser que leur parti se situait de toute façon dans la majorité gouvernementale : « Le Parti communiste français est un parti de gouvernement. Il est prêt à assumer ses responsabilités » peut-on lire dans la résolution issue de la conférence nationale réunie pour ratifier la non-participation.

Les dirigeants du PCF ont donc opté pour une formule déjà pratiquée dans un passé lointain, du temps du Front populaire en 1936 : un soutien sans réserve... mais sans participation. Attitude d'autant plus facile à prendre que, du côté de Hollande et de la direction du PS, aucune offre publique de participation gouvernementale n'est venue. Rien qui puisse laisser croire que le PS souhaitait une telle participation.

Dans le discours de clôture à l'issue de l'assemblée de militants qui a ratifié cette position, Pierre Laurent a apostrophé Hollande, le pressant de « résister ». Mais résister à qui, contre quoi ? Le secrétaire national du PCF a invoqué la menace -- la seule -- que fait planer la ratification prochaine du traité européen, qu'il appelle « le traité Merkel-Sarkozy » pour en accentuer le caractère terrifiant. Les mobilisations qu'il évoque -- les seules là encore -- ont dans sa bouche pour objectif « de pousser les parlementaires à ne pas ratifier ce traité ».

Comme si la crise, la spéculation et ses conséquences en Europe, France incluse, n'étaient pas dues aux banquiers, parmi lesquels les banques françaises tiennent une bonne place ; pas dues aussi à des patrons bien de chez nous, qui ne sont pas de tendres victimes, mais des acteurs agissants, qui ont une bonne part de responsabilité dans cette crise et qui, comme leurs concurrents des autres pays, ont bien su tirer leur épingle du jeu.

Les responsables du PCF pensent peut-être faire un bon calcul en refusant ostensiblement une participation, qui de toute façon ne leur a pas été proposée. Ils espèrent ainsi se protéger du discrédit que provoqueront les mesures d'austérité que le gouvernement Ayrault va prendre. Mais on a tout lieu de craindre que la virginité relative que les dirigeants du PCF essayent de préserver soit utilisée en fin de compte pour aider la majorité socialiste à affronter la colère ouvrière.

Quand ils parlent de « résister », les dirigeants du PCF se gardent de le faire autour des revendications essentielles des couches populaires. Qu'ils se tiennent hors du gouvernement ou qu'ils y entrent dans les mois qui viennent, leur politique est bien loin d'une politique de défense des intérêts des travailleurs.

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