Assa Abloy Moulins (Allier) : Le groupe met 163 travailleurs au chômage27/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2291.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Assa Abloy Moulins (Allier) : Le groupe met 163 travailleurs au chômage

Jeudi 21 juin, la direction de l'usine JPM de Moulins a réuni les travailleurs pour leur dire que le groupe Assa Abloy avait décidé la fermeture de l'usine pour début 2013.

105 postes seraient supprimés purement et simplement, 58 travailleurs pourraient partir dans une autre usine du groupe à Sainte-Savine dans l'Aube, anciennement Vachette. Seuls les 29 commerciaux seraient conservés.

Assa Abloy est un groupe mondial de serrurerie. En dix ans, il a racheté dix-sept compagnies, fermé quinze entreprises et licencié au moins 3 800 travailleurs. En 2009, un plan de 129 licenciements a déjà touché l'usine de Moulins. La réorganisation du groupe continue, mais le taux de rentabilité a toujours été maintenu à plus de 18 % et la direction veut maintenant obtenir 22 % en 2015.

À Moulins, depuis les licenciements de 2009, l'usine est livrée à elle-même. Aucun investissement, des machines ont été vendues aux enchères sur Internet, le chef de production est un intérimaire et le nouveau directeur est connu dans le groupe comme « le liquidateur » -- il a déjà plusieurs fermetures d'usine à son actif.

À Moulins, il a montré tout son savoir-faire en réunissant les ouvriers, soi-disant pour leur présenter la nouvelle responsable ressources humaines, et en fait pour leur dire que l'entreprise fermait. Il a demandé aux travailleurs de rentrer chez eux et de ne pas revenir le lendemain vendredi, « pour digérer la nouvelle » !

Vu comment l'usine tournait, chacun s'attendait à la fermeture à un moment ou un autre. Tout le monde pense que la direction les prend pour des pions et que, pour elle, seuls les bénéfices comptent. Elle dit qu'elle veut réaliser des « synergies », c'est-à-dire faire des économies, car on voit bien que la même production sera faite, mais avec plus de cent personnes en moins.

Pour l'instant les travailleurs, eux, veulent demander le maximum d'indemnités de départ, car personne ne croit aux mutations proposées. Dans une plaquette distribuée l'an dernier et qui s'appelait En route vers le futur, la direction expliquait que son but était « d'offrir une société attrayante pour nos employés ». Elle vient de montrer quels « attraits » les travailleurs peuvent attendre d'un capitaliste !

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