Jeudi 21 juin, une centaine de militants et de salariés de l'Entreprise adaptée de sous-traitance industrielle (ex-Ateliers protégés) de Seyssinet se sont retrouvés devant la préfecture de l'Isère pour dénoncer l'inertie des pouvoirs publics face à des licenciements que certains syndicalistes qualifient d'ignobles. C'est que, le 20 avril dernier, la direction de cette entreprise « protégée » de 79 salariés, dont 61 travailleurs handicapés, annonçait le licenciement de 21 salariés, dont 14 travailleurs handicapés et quatre représentants syndicaux.

Derrière ces licenciements, il y a la décision de deux des donneurs d'ordres, Bosch et Schneider Electric, de délocaliser leurs commandes. Des syndicalistes de ce dernier trust, bien implanté dans l'agglomération, étaient intervenus en comité d'entreprise pour que leur direction revoie sa copie. Apparemment, cela n'a pas été le cas. Les Unions locale et départementale CGT ont écrit à François Hollande, demandant l'annulation du plan de licenciements, précisant que cette EASI fonctionne avec des subventions de l'État.

La délégation est revenue les mains vides de son entrevue avec des représentants de la préfecture et de l'inspection du travail : pour tous ces messieurs, le dossier était bouclé.

Les licenciés vont se retrouver à Pôle emploi : une autre injustice, particulièrement choquante au vu des difficultés des travailleurs handicapés à retrouver un emploi, avec pour seul motif la soif de profit de grands groupes industriels riches à milliards.