Sommet de la Terre de Rio : L'irresponsabilité capitaliste sous les projecteurs27/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2291.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sommet de la Terre de Rio : L'irresponsabilité capitaliste sous les projecteurs

Vingt ans après un « sommet de la Terre » qui s'était déroulé en 1992 à Rio au Brésil, la même ville vient d'accueillir une nouvelle conférence, « Rio+20 » qui n'a débouché sur aucune action concrète.

La résolution finale avait été adoptée avant même l'ouverture de la conférence, ce qui a permis à quelques-uns des 130 chefs d'État attendus, parmi lesquels François Hollande, de venir y faire un tour, le temps d'un discours, sans avoir à prendre le moindre engagement. Sollicités par un groupement de 77 pays du Sud, les États les plus riches de la planète ont refusé toute aide financière pour des programmes environnementaux. Cette aide avait été chiffrée à 30 milliards jusqu'en 2017, ce qui ne représentait pourtant pas grand-chose au regard des sommes récemment débloquées pour sauver les banquiers.

Déjà, ces vingt dernières années, l'engagement des pays riches de consacrer 0,7 % de leur produit intérieur brut pour aider au développement des pays pauvres n'avait pas été tenu, alors qu'il constituait l'un des volets de l' « Agenda 21 », le plan d'actions fondamentales pour le 21e siècle adopté à Rio en 1992. L'Agenda 21 avait aussi pour objectif « d'assurer un accroissement soutenu de la production alimentaire et d'améliorer la sécurité alimentaire ». Mais la faim et la malnutrition n'ont pas reculé, bien au contraire, malgré l'augmentation de la productivité agricole qui, techniquement, permettrait de nourrir toute la planète.

Le problème est d'abord l'insuffisance du pouvoir d'achat, accentuée par la spéculation financière qui s'est portée sur les céréales, les rendant encore plus inaccessibles à celles et ceux qui en ont besoin pour se nourrir.

De nouvelles surfaces agricoles ont été intégrées, elles aussi, dans les circuits financiers. S'ajoutant au parasitisme des grands propriétaires fonciers, des sociétés capitalistes ont fait des terres un placement pour leurs liquidités. Autant dire que les objectifs de l'Agenda 21 sur une prétendue « gestion durable des terres » et sur la prise en compte des populations locales dans la gestion du foncier sont restés lettre morte, tout comme l'objectif général visant à assurer que « l'ensemble de la population de la planète dispose en permanence d'approvisionnements suffisants en eau de bonne qualité, tout en préservant les fonctions hydrologiques, biologiques et chimiques des écosystèmes ». Satisfaire un besoin aussi fondamental est hors de portée de l'économie capitaliste.

Et quoi d'étonnant à ce que la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques adoptée à Rio en 1992 ait, elle aussi, tourné court ? Pour empêcher les activités humaines de perturber dangereusement le système climatique, il serait nécessaire qu'elles soient débarrassées de la logique du profit capitaliste et organisées consciemment, à l'échelle mondiale, toutes choses que n'ont évidemment pas effleurées les participants du sommet de Rio.

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