Le scandale des gardes à vue17/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2168.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le scandale des gardes à vue

France Info a révélé mardi 9 février la mésaventure d'une adolescente de 14 ans, interpellée au saut du lit et mise en garde à vue pendant neuf heures. Son avocat a révélé que trois autres adolescentes avaient aussi été interpellées et interrogées pour les mêmes raisons et qu'elles seront convoquées au tribunal dans un peu plus d'un mois. La raison de ces interpellations serait qu'elles avaient participé à une rixe dans leur établissement scolaire.

Les conditions de ces gardes à vue et l'attitude des policiers ont attiré l'attention sur les chiffres de la garde à vue dont le nombre augmente d'année en année. Depuis 2002 il a progressé de 67 % et un livre intitulé le livre noir de la garde à vue donnait le chiffre hallucinant de 1 % de la population placée en garde à vue en 2008. De plus les chiffres officiels présentés le 14 janvier 2010 et qui donnaient le nombre de 600 000 gardes à vue en 2009 ont dû être réévalués car ils ne prenaient pas en compte les gardes à vue pour délits routiers, notamment la conduite en état d'ivresse. Le chiffre exact tournerait autour de 800 000 gardes à vue par an !

Cette explosion des chiffres s'explique avant tout par une politique gouvernementale axée sur le tout-répressif, que les policiers ont baptisée « la politique du chiffre », chiffres qui alimentent les communiqués des ministres de l'Intérieur successifs, plus triomphalistes les uns que les autres.

La ministre de la Justice a admis qu'il y avait peut-être trop de gardes à vue et son confrère à l'Intérieur, Brice Hortefeux, a demandé l'ouverture d'une enquête auprès de l'observatoire de la délinquance. C'est bien connu, quand on veut enterrer un problème, on crée une commission...

Partager