Vendredi 5 février, tout l'encadrement de l'usine de JTEKT était sur le pont dès 5 heures du matin parce que le bruit avait couru qu'une nouvelle grève allait commencer. Il faut dire que, lundi 18 janvier dernier, les travailleurs de l'usine JTEKT de Dijon étaient rentrés à une centaine en grève, grève qui a duré une semaine.

Cette grève a fait suite à l'annonce d'un plan de 86 licenciements et de la fermeture prochaine de l'usine, les travailleurs restants devant rejoindre le site de Chevigny en banlieue dijonnaise. Les grévistes réclamaient une prime de 50 000 euros pour les licenciés, le paiement à 100 % du chômage partiel et des augmentations de salaire conséquentes. La direction, qui avait ouvertement fait des stocks en prévision d'un éventuel conflit, s'est retrouvée à reculer assez vite. Surtout que les ouvriers de Chevigny débrayaient dès le jeudi et faisaient grève le vendredi.

Finalement, les grévistes ont obtenu une prime de 20 000 euros pour les licenciés (et de 14 000 euros pour les volontaires au départ), le paiement à 100 % du chômage partiel et presque 3 % d'augmentation pour les salaires. Pour tous les travailleurs de cette usine, qui n'avait pas connu de grève depuis plusieurs décennies, ce fut une vraie première, et une première victorieuse. Et pour tous, qu'ils soient menacés par le plan ou pas, il est désormais clair que tous ensemble, on peut faire reculer les patrons de JTEKT.