Ikea - France : La lutte continue17/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2168.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ikea - France : La lutte continue

Samedi 13 février, les travailleurs de chez Ikea ont mené des actions dans 23 des 26 magasins que possède l'enseigne en France. Et plusieurs magasins s'étaient déclarés en grève dans les jours précédents. Les salariés en colère dénoncent des augmentations de salaire inexistantes alors que le groupe affiche en France 52 millions d'euros de profits pour l'année écoulée.

À Paris-Nord, une cinquantaine de salariés s'étaient installés sur des canapés devant l'entrée. À Plaisir (Yvelines), où se trouve le siège, il y a eu une soixantaine de manifestants. La lutte a aussi touché les magasins de Strasbourg, Bordeaux, Lyon, Toulouse ou Marseille. En revanche, dans les magasins récemment ouverts comme Rennes ou Tours, les dirigeants ont pu faire du chantage aux salariés, leur demandant de choisir entre eux et les syndicats.

Souvent, les salariés en grève ont reçu des manifestations de solidarité des clients, bien souvent révoltés eux aussi en apprenant la précarité de leurs conditions. Car, si le groupe Ikea a longtemps joué la carte paternaliste de la « grande famille », sur laquelle le fondateur du concept Ingvar Kamprad a bâti sa fortune, c'est justement ce qui est en train de voler en éclats depuis quelques jours. Pour ne plus y croire, il suffit aux employés de regarder leur feuille de paye.

En répétant qu'à la place des augmentations de salaire les travailleurs du groupe devaient se contenter de déjeuners pas chers, d'un climat de travail agréable et d'une bonne mutuelle, l'encadrement d'Ikea a fini par semer la révolte.

La direction avait d'abord proposé des augmentations uniquement au mérite. Face aux 4 % mis en avant par les organisations syndicales, qui demandent aussi un quatorzième mois, elle campe désormais sur une proposition de 1 % d'augmentation collective et 1 % à la tête du client.

Selon elle, un chiffre d'affaires trop faible ne permettait pas de faire mieux. Celui-ci a pourtant augmenté de plus de 6 % entre 2008 et 2009. Alors, l'attitude de fermeté choisie par la direction n'a pas réussi à calmer le jeu. Elle a même abouti au résultat inverse : relancer la détermination des travailleurs du groupe qui, avec raison, refusent de lâcher avant d'avoir obtenu satisfaction. La direction d'Ikea n'est peut-être pas au bout de ses surprises.

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