Grèce : Un plan d'austérité sans précédent17/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2168.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Un plan d'austérité sans précédent

Le gouvernement grec a promis à ses homologues de l'Union européenne de redresser la situation du pays, c'est-à-dire de faire payer la population. Le plan déjà adopté début février consiste en un gel des salaires, une coupe des primes de 10 % en moyenne et des milliers de suppressions de postes dans la fonction publique.

Le gouvernement a également décidé l'augmentation des taxes sur les carburants et de repousser de deux ans l'âge moyen de départ à la retraite pour le porter à 63 ans d'ici 2015. Bien évidemment, il s'agit de « modifier le système des pensions afin de le garder en vie », selon le ministre du Travail, qui a aussi annoncé la fin des départs en retraite anticipés financés par l'État.

Au nom de la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, une réforme est annoncée. Certes, un certain nombre de revenus échappent à l'État - un tiers de l'économie serait « souterraine », non déclarée. Des artisans, des commerçants et, bien plus nantis, des membres des professions libérales échappent à l'impôt : d'après les statistiques officielles et syndicales, les commerçants et industriels ont déclaré un revenu moyen de 13 000 euros en 2008, pendant que les salariés en déclaraient 16 000. Mais le gouvernement a eu plus vite fait de s'en prendre aux compteurs des chauffeurs de taxis, qui se mettront d'ailleurs en grève le 19 février, qu'aux coffres des armateurs et des financiers. Mieux même, il envisage la clémence pour ceux qui rapatrieraient leurs capitaux.

Quant aux mesures d'austérité supplémentaires « éventuelles », la presse grecque en a déjà donné un aperçu : augmentation de la TVA, passant de 19 % à 20 %, suppression du 14e mois de salaire pour les agents de la fonction publique, suppression des allocations estivales pour les retraités, coupe de 30 % sur diverses primes (pour familles nombreuses, etc.), le tout pour 3,7 milliards d'euros.

Pour les retraités, dont six sur dix touchent moins de 600 euros, et trois sur dix moins de 450 euros, pour tous les travailleurs dont le pouvoir d'achat est déjà inférieur de 20 % à la moyenne européenne, c'est une attaque sans précédent. Quant aux fonctionnaires, selon le syndicat Adedy, ils vont perdre dès maintenant de 150 à 800 euros par mois.

Les travailleurs de la fonction publique ont fait massivement grève le 10 février - 70 % à 80 % selon les syndicats - et les manifestations ont rassemblé 8 000 personnes à Athènes. D'autres grèves sont annoncées chez les douaniers, chez les camionneurs. Et une grève générale public-privé a été décidée par les deux grandes centrales syndicales pour le mercredi 24 février.

En tout cas, il faudra que les travailleurs déploient toutes leurs forces pour ne pas faire les frais d'une situation dont seuls les capitalistes sont responsables

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