Rottendorf Pharma - Prouvy (Nord) : Les patrons doivent payer !17/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2168.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rottendorf Pharma - Prouvy (Nord) : Les patrons doivent payer !

Depuis le 4 février, la majorité des 178 salariés de l'entreprise pharmaceutique Rottendorf (près de Valenciennes) ont cessé le travail. Palettes de bois et pneus fument à l'entrée de l'usine, où les grévistes assurent un piquet de grève. La suppression annoncée de 46 emplois et le caractère ridicule des indemnités de départ pour les licenciés sont à l'origine de cette réaction de colère.

Les travailleurs exigent 30 000 euros en plus des indemnités légales, pour chacun de ceux qui seraient jetés au chômage, dans une région déjà très touchée par les plans de licenciements.

Alors que la direction se prépare à licencier un quart du personnel, les salariés se demandent comment ils vont réussir à suivre le rythme de travail qui s'est sans cesse accru depuis 2003, année où l'usine de Prouvy a été rachetée par Rottendorf. Ils sont écoeurés aussi de voir qu'en juillet 2008 leur entreprise a reçu 267 000 euros de subventions de l'État, du Conseil régional et de la communauté de communes Valenciennes Métropole, somme qui n'était que le premier versement d'une subvention totale prévue de 750 000 euros. Rottendorf, qui s'était engagé à créer 68 emplois, n'a embauché que 27 travailleurs et s'apprête aujourd'hui à en licencier davantage.

L'argent public, sous prétexte d'aide à l'emploi, sert ainsi à licencier. Pourtant, Rottendorf a les moyens de payer, d'autant plus que les trois quarts de son activité sont de la sous-traitance pour de puissants groupes pharmaceutiques comme Biogaran, Mylan et Sandoz, dont les profits se comptent en milliards.

La direction essaie de briser le moral des grévistes, avec des méthodes de voyou. Le jeudi 11 février, une réunion de négociation était prévue : en guise de discussion, le PDG Peter Verheyen a mis sur la table l'assignation de treize grévistes devant le tribunal de Valenciennes pour blocage de l'usine, et l'annonce de la mise en vente de celle-ci. Depuis, la plainte a été jugée irrecevable par le tribunal de grande instance.

La direction pensait ainsi décourager les grévistes et les faire reprendre la tête basse. Mais ça n'a pas marché, les travailleurs ont maintenu les piquets et continué la lutte. Ils sont déterminés à tenir bon pour faire céder les propriétaires de Rottendorf Pharma sur leurs revendications.

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