- Accueil
- Lutte ouvrière n°2168
- Eurostamp - Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle) : Un patron supergonflé
Dans les entreprises
Eurostamp - Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle) : Un patron supergonflé
La direction de l'usine d'emboutissage de carrosserie automobile Eurostamp, filiale du groupe Magnetto, vient tout juste de supprimer 92 emplois sur près de 500 que comptait l'usine.
Les derniers travailleurs licenciés viennent à peine de quitter l'usine que la direction non seulement embauche des intérimaires mais tente d'imposer des heures supplémentaires. Elle voudrait notamment que tous les samedis soient travaillés pour les deux mois à venir et, pour faire passer la pilule, elle a proposé 10 % de majoration des salaires.
Mais la pilule ne passe pas. D'autant que tous les congés sont systématiquement refusés par une direction qui a le culot de rendre le personnel malade responsable du manque d'effectifs ! Les syndicats dénoncent également l'externalisation des retouches dans une entreprise de logistique, située dans la même zone industrielle, qui elle-même emploie des prestataires pour retoucher les pièces embouties. Tout cela est la preuve que les licenciements n'étaient justifiés par rien d'autre que la volonté de réduire le plus possible la masse salariale au bénéfice des actionnaires.
À l'appel de la CGT et de la CFDT, les travailleurs ont débrayé et manifesté mardi 9 février devant l'usine puis ils ont défilé, écoeurés et en colère vis-à-vis d'un patron qu'ils qualifient de voyou, dans cette zone industrielle qui a hébergé les usines Panasonic, JVC et Daewoo - toutes entreprises fermées depuis - et qui en connaît donc un rayon question patrons voyous.
Les travailleurs d'Eurostamp s'étaient déjà battus contre le dernier plan de licenciements, qui concernait au départ 107 travailleurs et avait été ramené à 92. Leur mobilisation avait permis aussi d'obtenir des indemnités plus conséquentes, jusqu'à 40 000 euros.
Eurostamp fournit essentiellement l'usine Renault Sovab en Lorraine et l'usine Sevelnord. C'est quand leur grève avait menacé de bloquer la production de l'usine Sovab toute proche que la direction avait un peu reculé, sous la pression de Renault.
Aujourd'hui, les travailleurs ne marchent pas dans les justifications de la direction, prétendant qu'il faut bien répondre aux commandes : elle n'avait qu'à pas licencier !