Dans le Rhône : Des établissements scolaires en grève17/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2168.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dans le Rhône : Des établissements scolaires en grève

Pour la rentrée 2010, le nombre d'heures d'enseignement qui vient d'être alloué aux collèges et aux lycées est en baisse, ce qui s'accompagne de suppressions de postes dans le Rhône.

Cette nouvelle a provoqué des réactions dans des établissements de quartiers populaires, où les conséquences de cette politique d'économie sont particulièrement choquantes.

Ainsi au lycée professionnel Picasso de Givors, à l'annonce de la perte de cent heures d'enseignement, soit 15 % du total, une majorité des enseignants se sont mis en grève dès le jeudi 4 février, et le mouvement s'est poursuivi jusqu'aux vacances de la zone, le 13 février.

Quatre ou cinq postes d'enseignants devraient être supprimés, ce qui entraînerait un nombre d'élèves par classe encore plus grand, avec moins de dédoublements, alors que l'établissement est classé « site d'excellence » ! Cela entraînerait aussi le non-maintien des Bacs professionnels en deux ans pour les élèves actuellement en BEP et CAP, et la non-ouverture des CAP carrosserie et mécanique auto qui avaient été promis. Les enseignants ont reçu le soutien des parents et d'élus locaux. Avec pour slogan « l'avenir nous appartient », les élèves ont animé les rassemblements.

À Saint-Fons, ville la plus pauvre du Rhône, les enseignants du collège Alain ont fait grève aussi le 4 février pour protester contre la diminution des moyens l'année prochaine alors que le nombre d'élèves augmentera et que l'établissement est classé « ambition réussite », ce qui était censé lui valoir plus de moyens pour faire face aux nombreuses difficultés des élèves.

À Vénissieux, la cité scolaire Sembat-Seguin est entrée dans le mouvement le mardi 9 février : les enseignants ont cadenassé le portail. Ils dénonçaient la suppression de six postes, l'augmentation des heures supplémentaires et des classes qui passeraient de 24 à 30 élèves.

Là, les grévistes se sont rendus dans les établissements voisins. Ils ont eu partout bon accueil, d'autant plus que les attaques du gouvernement sur les retraites ou les licenciements de fonctionnaires ajoutent à l'inquiétude. Une proviseur a quand même tenté de les dissuader d'entrer dans son établissement sous le prétexte que « ses élèves, eux, avaient vraiment besoin de venir en cours », comme si pour les élèves de Vénissieux, commune populaire, ce n'était pas le cas !

Les délégations reçues au Rectorat n'ont rien obtenu ou presque. Seul le lycée de Givors s'est vu proposer six malheureuses heures, et il fallait considérer cela comme exceptionnel ! Cela n'a pas entamé la détermination des grévistes, au contraire. Tous veulent reprendre le mouvement à la rentrée, dès le 1er mars, avec l'intention d'étendre la contestation.

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