Les listes de Lutte Ouvrière pour les objectifs du monde du travail17/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2168.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Les listes de Lutte Ouvrière pour les objectifs du monde du travail

La campagne électorale pour les élections régionales, largement entamée, n'a pas mis entre parenthèses les questions qui concernent la population laborieuse. Du Nord au Midi, de Brest à Strasbourg, les noms des entreprises sont différents, mais partout le monde du travail rencontre les mêmes difficultés : ici, le chômage technique qui ampute gravement les salaires ; un peu plus loin, des suppressions d'emplois qui, d'un bout à l'autre du pays, alimentent un chômage touchant aujourd'hui près d'un sixième de la population active, si on y inclut tous ceux sortis des statistiques officielles et pourtant privés d'emploi.

Partout, la pauvreté voire la misère gagnent dans les classes populaires. Sans compter cette crise qui, loin de se terminer comme voudraient nous en persuader les politiciens de la majorité et les économistes autoproclamés, risque de connaître un nouveau et dramatique rebond. Les problèmes dits régionaux ne sont qu'une déclinaison locale de ce qui se passe à l'échelle du pays, voire de ce qui se passe au-delà des frontières. Que l'on travaille à Heuliez, entreprise des Deux-Sèvres qui vit depuis des mois sous la menace de fermeture, ou à Phillips à Dreux, dont la direction vient de décider de mettre la clef sous la porte, pour ne prendre que deux exemples qui sont dans l'actualité du moment ; qu'ils aient travaillé à Continental dans l'Oise, ou à Caterpillar dans l'Isère : les travailleurs sont tous confrontés à une politique patronale qui est partout la même, et qui appelle une riposte générale, une riposte d'ensemble.

Ce qui est à l'ordre du jour, ce n'est pas de mettre l'accent sur les particularités, mais sur ce qui est commun, sur ce qui peut rassembler les salariés qui ont encore un emploi, les chômeurs, les jeunes et les plus anciens, autour d'une revendication valable pour l'ensemble du monde du travail. Nous disons dans ces élections qu'il faut imposer l'interdiction des licenciements et, ce qui va de pair, une répartition du travail entre tous, sans diminution de salaire.

Et puisque les patrons invoquent leur situation, qu'ils prétendent difficile, nous disons que les travailleurs doivent pouvoir vérifier la situation des dirigeants d'entreprise, et au-delà celle de leurs gros actionnaires. Les travailleurs doivent disposer d'un total accès aux informations concernant les comptes et les affaires des grands groupes bancaires, industriels et commerciaux, jusqu'alors cachés, camouflés par le secret des affaires et le secret bancaire. Il faut imposer que tout ce qui est actuellement secret puisse être rendu public sans que les travailleurs soient licenciés, voire condamnés quand ils révèlent les magouilles, les malversations ou les mensonges de leur employeur. Ainsi on pourrait faire la preuve qu'un trust comme Philips, qui met sur le carreau des centaines de travailleurs à Dreux, dispose largement des moyens de ne pas licencier.

C'est une pirouette, pour ne pas dire une hypocrisie, de prétendre qu'on peut se focaliser sur des problèmes locaux, même importants, sans les lier au reste, c'est-à-dire en fait à ce qui est essentiel dans la vie des gens. C'est un non-sens, voire une escroquerie de la part de la droite, mais aussi du PS et de ses alliés, de prétendre qu'un Conseil régional, même s'il était animé des meilleures intentions, pourrait infléchir la malfaisance des choix patronaux.

En mettant en avant les objectifs qui doivent être la priorité des luttes du monde du travail, nous voulons aussi donner aux travailleurs la possibilité de se prononcer pour ces objectifs, et de se préparer aux luttes pour les imposer.

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