Bagnolet (Seine-Saint-Denis) : Une expulsion scandaleuse17/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2168.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bagnolet (Seine-Saint-Denis) : Une expulsion scandaleuse

Mercredi 10 février au matin, la police est venue évacuer un squat à Bagnolet, dans un immeuble insalubre appartenant à la mairie de la ville dirigée par le PCF. Une vingtaine de personnes présentes ont été jetées dehors avec cinq minutes pour prendre leurs affaires. Et les travailleurs absents à ce moment-là sont revenus pour découvrir que toutes leurs affaires, leur dossier administratif, leurs fiches de paye, avaient disparu avec la destruction immédiate de l'immeuble.

Une quarantaine de personnes se sont donc retrouvées dehors, sous la neige, par un froid terrible, sans solution de relogement. Dans la journée, les expulsés ont été encore évacués d'un gymnase municipal et d'un square public, sur demande de la mairie.

Tout cela a soulevé à juste titre l'indignation.

Non seulement la mairie de Bagnolet a demandé l'expulsion du squat sans se soucier des conséquences humaines, mais elle a justifié cette expulsion de façon indigne.

Face à la condamnation générale et à l'intervention du DAL, elle a diffusé un texte expliquant que tous les expulsés étaient des trafiquants, des dealers et des proxénètes. Cela devait visiblement suffire à ses yeux pour laisser des gens dehors. Ce texte a amplifié la colère des expulsés et d'une partie de la population de la ville.

Un comité de soutien s'est constitué autour des expulsés, avec le DAL et des associations. Les élus Lutte Ouvrière de la ville ont participé à sa création. Et les expulsés ne sont pas mécontents de trouver à leurs côtés des élus de la majorité municipale capables de condamner les sales coups, même quand ils viennent de la mairie.

Vendredi 12 février et dimanche 14 février, des manifestations ont eu lieu pour réclamer que la mairie trouve une solution - quitte à faire pression sur la préfecture avec laquelle elle avait su s'entendre pour organiser l'expulsion.

Les seules solutions proposées à ce jour ne sont pas satisfaisantes. Elles ne concernent pas tous les expulsés. Quelques nuits dans des chambres d'hôtel à Cergy-Pontoise, pour des travailleurs de Bagnolet ! Les expulsés ont refusé ces solutions qui visent à les éparpiller, pour qu'ils perdent leur force collective.

Geneviève Reimeringer

Conseillère municipale

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