1er mai dans le monde : loin du muguet…05/05/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2440.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

1er mai dans le monde : loin du muguet…

Lorsque les militants socialistes de la Deuxième internationale, réunis en congrès en 1889, décidèrent d’une journée de manifestation internationale, le Premier mai, il s’agissait non seulement d’exiger la journée de huit heures mais aussi d’affirmer qu’au-delà des frontières les intérêts des travailleurs étaient les mêmes. La date était choisie pour marquer la solidarité des socialistes du monde entier avec les militants ouvriers anarchistes, exécutés en 1887 à Chicago à la suite d’une grève pour la journée de huit heures.

Après le Premier mai de 1890, de nombreux autres virent s’enchaîner grèves, manifestations, et répressions organisées par les gouvernements bourgeois. Le régime nazi et Pétain en firent une journée de fête dite du travail, et, si c’est aujourd’hui en France une journée chômée et payée, dans d’autres pays les manifestations du 1er mai sont restées des combats. En Turquie, par exemple, où cette année encore le président Erdogan a fait intervenir la police pour disperser les manifestants partis du quartier de Besiktas, à Istanbul, avant qu’ils ne rejoignent la place Taksim, interdite aux rassemblements depuis juin 2013, 134 manifestants ont été arrêtés.

De nombreuses autres manifestations ont rassemblé des milliers de travailleurs dans le monde, la plupart du temps à l’appel des organisations syndicales. En Allemagne, par exemple, 470 cortèges ont réuni plusieurs centaines de milliers de participants. À Athènes des manifestants se sont rassemblés à l’appel du PAME, le syndicat lié au KKE, le parti communiste grec. Puis une manifestation plus nombreuse réunissait les travailleurs à l’appel des autres syndicats ; on put y voir des ministres du gouvernement Tsipras, Varoufakis notamment, mais aussi de jeunes militants de Syriza s’adressant ainsi aux travailleurs : « Sans toi, la machine ne tourne pas, le travailleur n’a pas besoin de patron ».

À Séoul, en Corée du sud, des dizaines de milliers de manifestants ont protesté contre les attaques du gouvernement contre les travailleurs. À Manille, le cortège réclamait la démission du président Aquino. À Beyrouth, à Bagdad, à Téhéran, à Dacca, à Rangoun, à Taïwan, des manifestations ont rappelé que la classe ouvrière existe partout, de plus en plus nombreuse et qu’elle pourrait constituer une force, la seule capable de s’opposer efficacement aux menées absurdes et dangereuses du capitalisme.

Partager