Délifrance-Labeuvrière : ces trusts qui font du blé !05/05/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2440.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Délifrance-Labeuvrière : ces trusts qui font du blé !

Les 164 salariés, dont 50 intérimaires, de Délifrance, près de Béthune, fabriquent des viennoiseries, croissants, pains au chocolat surgelés. En 2009, les machines ont été très automatisées et 50 postes de travail supprimés. Depuis, les lignes fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. On produit de plus en plus avec moins d’ouvriers : il y en a huit de moins que l’an dernier.

Concrètement, les ouvriers travaillent plus d’un dimanche sur deux, que ce soit en production, en maintenance ou au nettoyage… et la charge de travail est de 15 % plus importante. Au nettoyage par exemple, six personnes font le travail de huit auparavant. La vie de famille est devenue très compliquée, pour un personnel dont la moitié sont des femmes.

L’automatisation n’a pas supprimé les maladies professionnelles, et les conditions de travail sont toujours très pénibles. Porter des charges ou courber les croissants à la main (40 à la minute), toujours dans le froid, provoque des tendinites ou des lombalgies, de gros problèmes d’épaules ou de dos… D’où 12 % d’absentéisme.

L’année 2015 est de plus marquée par une baisse de la participation, passée à 45 euros contre 450 l’an dernier ! L’augmentation de salaire n’a été que de 0,8 %. Les patrons disent constamment que l’entreprise a des difficultés et ne peut pas faire plus, alors que les dix rémunérations les plus élevées de Délifrance ont augmenté de 17 %.

L’usine fait partie du groupe Nutrixo, leader européen qui a été repris par la multinationale Vivescia en 2012. Ces groupes riches ne connaissent pas la crise. Chacun restructure, l’un après l’autre ; tous font du profit sur le dos des travailleurs, car les rachats, reventes ou fermetures de sociétés vont bon train.

En ce moment, les 74 salariés de Sofrapain à Vaulx-en-Velin, qui fait partie du même groupe, sont sur la sellette et pourraient faire les frais de la rentabilisation avec la fermeture fin août.

75 % des ouvriers de Labeuvrière ont débrayé pour soutenir leurs collègues de Vaulx-en-Velin et montrer qu’ils ne sont pas d’accord, comme d’autres sites de l’entreprise. Chacun est conscient qu’il pourrait être le prochain, les patrons voulant doubler leur bénéfice en cinq ans.

Nutrixo a largement les moyens de répartir la production entre toutes les usines et de garder tout le personnel. Tous les travailleurs ont besoin de leur salaire.

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