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Gabon : sous la coupe de la famille Bongo… et de la France
Les liens tissés entre Omar Bongo, dictateur du Gabon, soutenu durant tout son régime par la France, et le trust pétrolier français Elf, devenu Total, avaient déjà défrayé la chronique. Ça continue avec ses successeurs…
Aujourd’hui, les querelles de succession entre Ali Bongo, successeur de son père à la tête de l’État gabonais, et sa sœur aînée Pascaline, qui organise l’inventaire de la succession paternelle à partager avec les 51 autres héritiers, font apparaître une société financière, la société holding Delta Synergie.
Au travers de cette nébuleuse financière, la famille Bongo a fait main basse sur plus de quarante sociétés, s’assurant la mainmise sur des pans entiers de l’économie du pays.
Delta Synergie est en relation avec des sociétés françaises qui s’octroient, selon Le Monde, plus de 30 % du marché du Gabon. Elle est liée à Total au travers d’une société de raffinage. Aux côtés de la famille Bongo, plusieurs sociétés françaises font partie du capital de Delta Synergie, directement ou par filiales interposées : la BNP, Bolloré, Bouygues, Veolia, qui détient depuis 1997 le monopole de l’eau et de l’électricité dans le pays, ou encore Eramet, groupe dont l’actionnaire principal est la famille Duval, 68e fortune de France, qui exploite plusieurs mines de manganèse au Gabon. Quant à l’entreprise française Rougier, qui dispose de plus de deux millions d’hectares de concessions forestières au Gabon et dans les pays voisins, elle n’a semble-t-il pas de lien avec Delta Synergie, mais l’État du Gabon l’a renflouée en 2012 à hauteur de 35 % du capital de sa filiale africaine.
Si on ajoute que plus d’un tiers des 1,6 million de Gabonais vivent sous le seuil de pauvreté, on a un tableau du système d’exploitation qui pèse sur le pays