Europcar : la grève suspendue… le mouvement continue !05/05/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2440.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Europcar : la grève suspendue… le mouvement continue !

Après plus d’un mois de grève, les salariés du service Greenway (département informatique) d’Europcar International sur le site de Voisins-le-Bretonneux, dans les Yvelines, ont décidé de suspendre la grève.

C’est ensemble, en manifestant avec slogans et chansons, que les 25 grévistes ont rejoint leur poste de travail. Certes, ils n’ont pas fait reculer la direction sur leurs revendications : une indemnité de 50 000 euros pour chaque salarié externalisé en raison du préjudice subi, et des engagements en termes de formations. Mais après plusieurs semaines de grève et même plusieurs mois pendant lesquels ils se sont organisés et ont construit leur cohésion, ils sont plus que jamais moralement armés pour continuer la lutte.

La direction a essayé par tous les moyens de semer la division entre les « externalisés » et le reste des travailleurs, entre les deux services externalisés (ISD et APS Greenway) ainsi qu’entre les grévistes et les non-grévistes. Dernièrement, on a pu assister à une grande mise en scène, le DRH se montrant soudainement compréhensif et voulant à tout prix donner plein d’argent à tous les salariés externalisés. Finalement, c’était pour mieux leur dire ensuite que personne n’aurait rien, en désignant les travailleurs en lutte comme les fautifs. La combine n’a pas fonctionné, la ficelle étant trop grosse et la direction ayant face à elle des travailleurs trop soudés pour se laisser berner.

En effet, pendant toute leur grève, les travailleurs en lutte n’ont pas manqué de s’adresser à leurs collègues des autres services de l’entreprise ainsi qu’à leurs collègues d’Europcar France, confrontés aux mêmes attaques de la part de la même direction. Ils ont régulièrement distribué un tract « Les raisons de la colère » pour exprimer leur propre point de vue et ne pas laisser à la direction le monopole de la communication. Récemment, ils ont organisé un pique-nique où ils ont pu à nouveau mesurer la solidarité de nombreux salariés d’Europcar. Le plus cocasse fut que des directeurs et leurs soutiens, hostiles à la grève, se sont sentis obligés de venir y faire un tour.

La grève suspendue, les réunions continuent à se tenir régulièrement pour décider des actions à mener. Soutenus par la CGT, la quasi-totalité des grévistes a aussi assigné en justice la direction d’Europcar pour dénoncer le caractère illégal de l’externalisation.

Les travailleurs doivent faire face non seulement à une direction et ses plus hauts cadres, prêts à employer tous les moyens, mais aussi à l’action de certains responsables syndicaux qui, depuis l’annonce de l’externalisation, le 6 novembre dernier, ont tenté de couper les ailes aux travailleurs en mouvement.

Mais celui-ci reste fort et cohérent, traverse les événements avec fierté, et impose le respect…

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