Moyen-Orient : un créneau pour les capitalistes français05/05/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2440.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Moyen-Orient : un créneau pour les capitalistes français

Au moment où Hollande signait au Qatar le contrat de vente de 24 avions de combat Rafale, fabriqués par Dassault, le PDG du groupe s’expliquait dans Le Figaro, autre propriété de la famille. Ce marchand de canons, Éric Trappier, est d’une franchise, si l’on ose dire, désarmante.

Le succès du Rafale à l’exportation, après vingt années où seule l’armée française s’était portée acquéreuse, s’explique, dit-il, par des raisons géopolitiques. C’est une façon élégante de dire que les dictatures du Moyen-Orient, indisposées par le cours actuel de la politique des États-Unis dans la région, trouvent ce moyen de le faire savoir au grand frère américain.

L’impérialisme américain, qui avait ostracisé l’Iran depuis le renversement du chah en 1979, revient en effet sur sa position. Les relations diplomatiques ont repris, les relations commerciales s’annoncent entre les États-Unis et l’Iran. Ce pays participe désormais quasi officiellement au maintien de l’ordre impérialiste en Irak et en Syrie. Le combat contre les bandes de Daesh n’est qu’un prétexte. Il s’agit en fait de tenter d’éviter un écroulement général, de mettre un coup d’arrêt à l’extension du chaos que les interventions de l’Arabie saoudite, des Émirats et des armées impérialistes elles-mêmes ont provoqué. L’Iran se porte candidat au rôle de gendarme régional, la diplomatie américaine examine sa candidature avec bienveillance.

La stabilité de la région n’en sera pas assurée pour autant, car c’est justement le pillage par l’impérialisme, avec son cortège de dictatures, d’humiliations et de misère, qui en est la cause fondamentale. Mais, en réintégrant l’Iran dans leur sinistre partie, les États-Unis mécontentent leurs autres alliés. L’Égypte et le Qatar le lui disent en achetant du matériel français, en lieu et place des armes américaines. L’Arabie saoudite, en négociation elle aussi avec les marchands de canons français, prétend montrer son utilité en bombardant le Yémen où interviennent des milices soutenues par l’Iran.

Dassault et surtout ses fidèles représentants de commerce, Hollande, Le Drian et Fabius, savent profiter de cette situation. Les dirigeants de l’impérialisme français augmentent encore leur part de responsabilité dans la transformation du Moyen-Orient en champ de ruines.

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