Centrafrique : une tache de plus sur un drapeau pas propre05/05/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/05/2440.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Centrafrique : une tache de plus sur un drapeau pas propre

Le journal britannique The Guardian a dévoilé un rapport secret de l’ONU mettant en cause quatorze militaires français ayant violé des enfants dans le camp de M’Poko, près de Bangui, capitale de la Centrafrique.

Les faits ont eu lieu entre décembre 2013 et juin 2014, aux premiers mois de l’opération Sangaris, l’actuelle intervention militaire française en Centrafrique. Dans le camp de M’Poko s’entassaient alors 100 000 réfugiés fuyant les violences de la guerre civile. L’armée française était censée sécuriser ce camp. C’est dans ce cadre qu’en échange d’un peu de nourriture, plusieurs garçons âgés de 9 à 13 ans ont été contraints à des rapports sexuels avec des militaires.

La justice française avait été saisie fin juillet 2014, après qu’un cadre de l’ONU a transmis le rapport aux autorités françaises. Une enquête judiciaire avait alors été ouverte… en toute discrétion, puisque la justice centrafricaine n’avait pas été mise au courant ; et avec une efficacité relative puisque, neuf mois plus tard, les quatorze militaires ne sont toujours pas identifiés, selon la version officielle.

Face au scandale, le gouvernement, au courant depuis juillet, feint l’indignation. Hollande a promis d’être « implacable » ; Le Drian, ministre de la Défense, exhorte les violeurs à se dénoncer, déclarant non sans emphase qu’ils ont « sali le drapeau français ».

Hollande et Le Drian aimeraient faire croire que l’armée française n’est pas coutumière de tels faits, à l’égal de toutes les armées coloniales. Rappelons qu’en 1994, lors de l’opération Turquoise au Rwanda, des militaires français avaient déjà violé des femmes tutsies dans un camp de réfugiés. En 2005, six d’entre elles avaient osé porter plainte. Dix ans plus tard, et vingt ans après les faits, leurs violeurs courent toujours.

Quand l’impérialisme français intervient dans une ancienne colonie, c’est pour en assurer le pillage en faveur de ses entreprises, et jamais pour protéger la population. Alors, pourquoi ses soudards se gêneraient-ils ?

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